Du Landsberg au Mur Païen

MF Moenkalb - Landsberg - Kiosque Jadelot - Maennelstein - Mont Sainte-Odile - Carrefour de la Bloss - Sentier des Chameaux - MF Moenkalb

Mont de Hohenbourg ! salut à ta nature !

Couché sous tes pins à la sombre verdure,

Je vois s'enfuir les brumeuses clartés ;

Laisse-moi filer la trame la plus douce,

L'oeil rêveur perdu dans tes couverts de mousse ....

Que d'astres d'or fleurissent tes côtés !

Ehrenfried Stoeber

Description de la randonnée
Départ 

Maison forestière Moenkalb : se diriger

vers Heiligenstein et se garer près de

la maison forestière Moenkalb.

Propriétés 

Distance : 13 km 

Dénivelé : 500 m

Restauration : Mont Sainte Odile

Carte IGN : 3716 ET

Remarques 

Une autre manière d'escalader le Mont

Sainte-Odile et permettant de visiter le

Château du Landsberg et de longer,

sur un sentier ombragé et agréable,

le mystérieux Mur Païen.

 

Une variante consiste à atteindre

le Saegmuhlmaettel et le Birkenfels.

 

Il faut compter 5 km supplémentaires.

Un petite route forestière permet, à partir de Heiligenstein, de rejoindre la Maison Forestière Moenkalb où l'on peut garer la voiture.

 

Prendre le GR (rectangle rouge) pour rejoindre le Kiosque du Lions Club et le Château du Landsberg.

 

Pour visiter le Château il faut s'écarter un peu du sentier.

 

Revenir sur le sentier et rejoindre le Kiosque Jadelot (Club Vosgien de Barr) et le Maennelstein.

 

Au Maennelstein, emprunter le sentier qui permet de longer le Mur Païen (chevallet jaune) et d'atteindre le Mont Sainte-Odile.

 

Pour le retour, rejoindre le Carrefour de la Bloss par un sentier qui longe la route.

 

Au carrefour de la Bloss, prendre le sentier en direction de Barr (triangle jaune), puis le sentier des Chameaux (triangle bleu) pour rejoindre le Kiosque du Lions Club et la MF Moenkalb.

 

Prendre garde de ne pas descendre ni sur Barr, ni sur Hieligenstein ce qui rallongerait le circuit.

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Herrade de Landsberg et l'Hortus Deliciarum

"...Somme tout à la fois littéraire et iconographique des connaissances humaines au siècle des Hohenstaufen, l'Hortus deliciarum, élaboré au couvent des Augustins du Mont Saint-Odile, est une oeuvre de très longue haleine, inaugurée dès les environ de 1159 par l'abbesse Rélindis (+ 1167) pour ne parvenir à son achèvement qu'autour de 1205, une dizaine d'années après la mort de la célèbre Herrade de Landsberg (1167-1195).

 

Quelle part exacte cette dernière abbesse prit-elle à la rédaction et à l'ornementation de son encyclopédie ? Il est impossible de le savoir. Mais tout permet de supposer qu'elle donna les directives indispensables concernant la conformité des images à l'esprit des textes bibliques ou des commentaires patrologiques collationnés par ses soins. En tout cas, on lui doit sans aucun doute la préface, où elle précise de manière explicite :

 

"Ce livre, intitulé Jardin des Délices, je l'ai composé, moi, petite abeille, sous l'inspiration de Dieu, avec le suc de diverses fleurs tirées de l'Ecriture Sainte et des ouvrages philosophiques."

 

Phrase bien souvent citée, qui autorise à considérer Herrade comme l'auteur de ces compilations gigantesques, empruntées à la Bible et aux plus grands écrivains religieux du monde occidental, de saint Jérôme à Pierre Comestor de Paris. Outre de gracieuses poésies latines, elle semble avoir composé elle même plusieurs passages où elle interprète en théologienne avertie des spéculations parfois millénaires.

 

On sait le tragique destin de ce magnifique codex qu'était l'Hortus deliciarum, disparu avec 2400 autres volumes, dans l'incendie de la Bibliothèque Municipale (ancien couvent des Dominicains) consécutif au bombardement de Strasbourg par les Prussiens, le 24 août 1870.

Par une sorte de prescience, le comte A. de Bastard d'Estaing ne s'était pas borné à consulter le manuscrit dont il avait obtenu la libre disposition à domicile depuis 1831 : il avait fait calquer* la majorité des miniatures et copier une partie du texte."

 

*Ces calques ainsi que des reproductions lithographiques sont visibles à la Bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg.

 

Gérard Carnes : extrait de l'introduction de l'ouvrage : Allégories et symboles dans l'Hortus Deliciarum 1971

L'enfer : Hortus deliciarum.

Histoire d'un bas-relief

" ...Où Herrade de Lansdberg avait-elle appris l'art de peindre la miniature ? La tradition veut que Relinde, qui la précéda dans le gouvernement du monastère de Hohenbourg, ait été elle-même une artiste fort habile, et M. Gérard paraît croire qu'elles ont pu travailler l'une et l'autre aux miniatures du Hortus deliciarum.

 

« Il existe, dit-il, dans l'ancien cloître de Hohenbourg, un monument qui nous rappelle l'abbesse Relinde. C'est un bas-relief du XIIème siècle, représentant Relinde et som amie Herrade à genoux devant la Vierge qui tient l'enfant Jesus dans son giron. Les deux abbesses soutiennent un livre, emblême de leur savoir et de leurs travaux, qu'elles déposent comme un hommage aux pieds de la Vierge. Ce témoignage de la double fraternité dans la science et dans la piété qui lia les deux saintes femmes a été posé par Herrade.

 

J'y aperçois la preuve que Relinde a préparé avec Herrade l'Oeuvre qui a illustré sa jeune compagne. Ce livre, solennellement offert par la maîtresse et son élève chérie à la mère de Dieu, n'est-ce pas le Hortus deliciarum lui-même... » " 

 

L'art en Alsace-Lorraine : René Ménard : 1876.

Reproduction : le bas-relief représentant la Vierge et les deux abbesses.

"... Frédéric II le Borgne, duc de Souabe, dont relevait l'Alsace, envahit les possessions de l'abbaye, s'empara de Rosheim et du Salhof (ancienne résidence) d'Obernai, détruisit presque le couvent lui-même, et, en prenant le titre d'avoué de l'église de Hohenbourg, il la mit sous sa complète dépendance. Son fils, le célèbre Frédéric Barberousse, résolut au moins de profiter de son autorité pour régénérer l'abbaye et y rétablir la vie monastique. 

 

Du couvent de Berg, au diocèse d'Eichstädt, il fit venir une religieuse du nom de Relinde, très instruite et très dévote ; il lui confia la direction de Hohenbourg. Elle se mit résolument à l'oeuvre, répara les bâtiments en ruine ; et probablement la chapelle de la Croix, encore debout de nos jours, date de son temps.

 

Sur les conseils de l'évêque de Strasbourg, Burchard, elle imposa aux religieuses la règle de Saint-Augustin et se lia par un lien de confraternité avec les chanoines de Marbach. Elle s'appliqua surtout à faire des religieuses des personnes cultivées ; elle leur apprit la peinture, le dessin, la poésie. Frédéric Barberousse, devenu roi d'Allemagne, encouragea ses efforts. Il gravit lui-même les pentes de la montagne sainte, et, le 17 juillet 1153, il y souscrivit un diplôme en faveur de Sainte-Foi de Sélestat.

 

Relinde mourut le 22 avril 1167 et son élève, Herrade de Landsberg, lui succéda dans la direction du couvent. Elle poursuivit la tâche commencée et s'appliqua avant tout à assurer le service divin à l'église abbatiale. En 1178, elle en confia le soin aux Prémontrés d'Etival, qui dépendaient de l'abbaye d'Andlau, voisine de celle de Hohenbourg.

 

Elle leur céda le territoire de Saint-Gorgon, situé dans la petite vallée entre le Saint-Odile et l'Elzberg pour qu'ils y établissent un prieuré..."

 

 

Le duché mérovingien d'Alsace et la Légende de Sainte Odile : Christian Pfister 1892.

 

Erhard Wanz et le Klevner de Heiligenstein

"..Ehrhard Wanz était, vers 1740, maire (heimburger) de Heiligenstein. A cette époque, les habitants ne cultivaient la vigne que sur les hauteurs situées au-dessus du village ; mais elle était d'une qualité et d'un rendement médiocres. Le vaste coteau, appelé l'Au, qui s'étend entre Heiligenstein et Goxwiller vers Obernai n'était alors qu'une lande inculte, servant uniquement de pâturages aux troupeaux des deux communes. Wanz, ayant reconnu que le sol en était favorable à la vigne, demanda au magistrat de Strasbourg, seigneur du village, l'autorisation d'y faire une plantation d'essai. Sa demande, accueillie en principe, provoqua l'opposition de la commune de Goxwiller qui, craignant d'être lésée dans ses droits, objecta que le terrain lui était indispensable comme lieu de pâturage.

 

Ehret, revenant à la charge, obtint de Messieurs de Strasbourg une audience, dans laquelle il leur exposa en termes simples, mais convaincus, son projet et le succès qu'il s'en promettait pour ses administrés ; quand on lui opposa l'objection élevée par Goxwiller, il répondit : "Eh, Messieurs, toute l'herbe qui pousse en une année sur le pré, je m'engage à vous l'apporter sous le bras !".

 

Le magistrat, après s'être assuré par un expert du peu de valeur du terrain, accorda à l'intelligent heimburger de Heiligenstein l'auorisation demandée, à condition que la commune payerait à la ville la dîme du produit. Wanz fit alors venir du village de Rott, près de Landau, des pieds de vigne appelés Traminer et bientôt l'Au se trouva transformée en un beau vignoble d'une fertilité incontestable : comme quantité et qualité, le Claevner* devint alors une source de réel bien-être pour Heiligenstein, dont l'exemple n'avait pas tardé à être suivi par Goxwiller. La dîme due à la ville de Strasbourg, c'est à dire les dixièmes cuves, rapporta en 1783, sur le seul territoire de Heiligenstein, près de 400 mesures de vin.

 

La mémoire d'Erhard Wanz est encore aujourd'hui vénérée dans son village, et la population, en plaçant la figure de l'honnête et digne heimburger au milieu de la façade de la nouvelle mairie, s'est honorée elle-même : elle a donné un noble exemple de la reconnaissance éternelle due à un concitoyen qui fut mieux qu'un grand homme, un hiomme utile, le bienfaiteur de sa commune..."

 

* Ce nom vient de la ville italienne de Chiavenna, en Lombardie, qui, dans la langue romande du canton voisin des Grisons, s'appelle Claeven. Toutes les vignes cultivées en Alsace sont originaires de l'Italie."

Aimé Reinhard : le mont Saint-Odile et ses environs 1888.

Stèle : Ehrhard Wanz.

Le tombeau de Sainte Odile

"...C'est dans le nef de cette chapelle*, du côté de l'évangile, que s'élève le sarcophage de l'auguste fondatrice de Hohenbourg et de Niedermünster. L'enveloppe en maçonnerie de ce tombeau ne porte, on ne saurait trop le regretter, aucun des caractères d'antiquitité mérovingienne qu'on aimerait à lui voir. Appuyé au mur de la nef, protégé à ses deux estrémités par un espèce de revêtement ridiculement badigeonné, il offre sur son côté extérieur une nervure ogivale assez régulière. Le tout est surmonté  d'une statue de religieuse agenouillée qui témoigne plus en faveur de la piété qu'en faveur du goût des retaurateurs du pélérinage au temps des Prémontrés**.

 

Le cercueil qui renfermait les reliques de Sainte-Odile, était, suivant Albrecht***, en une sorte de mastic ou de composition. Il ne subit aucune atteinte, tous les auteurs le constatent, durant les siècles écoulés depuis le huitième jusqu'au quatorzième. Il fut ouvert pour la première fois en 1354, comme le témoigne le diplôme de l'empereur Charles IV, accordé à l'abbesse Agnès de Staufenberg.

 

Le récit de cette ouverture du tombeau, dont les Prémontrés ont voulu faire un hommage impérial à Sainte Odile et qui était plutôt, nous devons le redire, un sacrilège ou du moins une atteinte au sanctuaire, a été donné par Albert de Strasbourg. L'empereur, assisté de l'évêque de Strasbourg, Jean de Lichtenberg, et de l'évêque d'Olmutz, et accompagné d'un nombreux cortège d'officiers impériaux et épiscopaux, dut, au rapport d'Albrecht, faire briser le couvercle du cercueil, tellement dur et adhérent aux reliques qu'il semblait, dit le bon prieur, que les os de la sainte y fussent incrustés. Albert de Strasbourg se contente de dire que l'empereur fit soulever un peu le couvercle.

 

Aussitôt après la distraction de l'avant-bras par Charles IV, ce cercueil soigneusement refermé et cimenté fortement là où il avait été brisé, fut replacé sous l'autel qui, depuis les bulles de Saint Léon et de Luce III, lui était consacré. C'est qu'en 1622 les reitres de Mansfeld le trouvèrent, mais leur vandalisme impie qui détruisit le sarcophage de Sainte Eugénie placé dans la même chapelle épargna ou se borna à outrager moins gravement le sépulcre de Sainte Odile que les débris de l'autel protégèrent sans doute contre leurs coups ou dérobèrent à leurs regards..."

 

* Chapelle du tombeau.

** Prémontrés d'Etival chargés par l'évêque de rebâtir l'église et le cloître (1546).

*** Denis Albrecht prieur du Mont Saint Odile de 1737 à 1755.

L. Levrault : Revue d'Alsace 1853 : Saint Odile et le Heitenmauer. 

 

"...Pendant plus de six siècles, le tombeau de sainte Odile demeura intact au milieu des désastres qui portèrent si souvent la ruine dans les bâtiments claustraux. La première atteinte qu'il subit fut l'oeuvre de l'empereur Charles IV qui, accompagné de l'évêque de Strasbourg, Jean de Lichtenberg, de l'évêque d'Olmütz et d'une suite nombreuse, vint le 4 mai 1354 en pèlerinage à Hohenbourg. Après avoir fait ses dévotions à sainte Odile, il ordonna l'ouverture du cercueil, dont le couvercle dut en partie être brisé ; le corps y fut trouvé entier et l'empereur exigea de l'évêque et de l'abbesse la cession de l'avant-bras droit qu'il donna dans la suite à son église de prédilection, la cathédrale Saint-Vit à Prague....

 

Pendant la révolution, le vandalisme des iconoclastes de la Terreur s'abattit sur le monastère et porta la profanation jusque dans le tombeau de Sainte Odile. Un ami intime d'Euloge Schneider, Daniel Stamm, agent national du district de Barr, fit briser le sarcophage de 1696 et, le 14 août 1794, on pratiqua un trou dans le cercueil intérérieur ; mais les hommes chargés de le fouiller déclarèrent qu'ils n'y avaient rien trouvé. Les ossements en avaient été secrètement enlevés avant l'arrivée des jacobins et y furent replacés de même quand le régime de la terreur eut pris fin..."

 

d'après Le Mont Sainte-Odile et ses environs : Aimé Reinhard 1888.

 

Reproduction : tombeau actuel du 18ème siècle de sainte Odile.

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Ste odile (dimanche, 01 novembre 2015 17:56)

    Randonnée du landsberg au mur paien (randoenalsace)

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