De Barr au Hungerplatz

Barr - Carrefour des Trois Chênes - Col du Crax - Rocher Ste Richarde - Col du Silberberg - Spesbourg - Hungerplatz - Haut-Andlau - Barr

Description de la randonnée
Départ

Barr : prendre la direction Mont Ste-Odile

puis à gauche le chemin du Château d'Andlau.

Se garer à la lisière de la forêt au lieu-dit :

Strengmatten.

Propriétés :

Distance : 7 km

Dénivelé : 300 m

Restauration :

L'Auberge du Hungerplatz.

NB : changement de repreneur en 2018.

Carte IGN : 3716 et 3717 ET

Remarques :

Belle promenade en forêt (au départ

chataigniers et acacias puis chênes et

hêtres) pour découvrir deux ruines

superbes : le Spesbourg et le Haut-Andlau.

 

Le Hungerplatz est une clairière, en altitude,

paisible et accueillante.

Prendre le sentier (triangle jaune) qui se dirige vers le Carrefour des Trois Chênes. Poursuivre la montée (triangle bleu) vers le col du Crax.

 

Rejoindre le rocher de Ste Richarde qui offre une vue magnifique sur le Val d'Andlau et le massif de l'Ungersberg.

 

Continuer pour atteindre le col du Silberberg, puis prendre le chemin qui se dirige vers le Hungerplatz (circulaire rouge). Poursuivre en suivant un sentier sur la droite puis, quitter ce chemin pour atteindre le Spesbourg (circulaire jaune).

 

Par le chemin, rejoindre le Hungerplatz qui se trouve à proximité.

 

Un sentier (chevallet rouge) permet de revenir par le Haut-Andlau pour rejoindre le point de départ. Le chemin est raviné par endroits ; il passe à proximité des ruines de la chapelle Sainte Anne.

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Les tanneries de Barr

"Après six mois de recherches et de multiples entretiens, Maurice Wingert* a relevé qu'il y avait 82 tanneries à Barr en 1776.

 

« L'approvisionnement de peaux brutes provenait de 33 bouchers exerçant à Barr, des élevages des villages environnants et surtout du Grand Ried », note-t-il.

 

En 1806, l'armée stoppe ses commandes et de nombreux établissements ferment. Les 42 cordonniers de Barr soutiennent alors une demande forte. Avec l'industrialisation à partir de 1859, le principal débouché devient l'Amérique.

 

Au début du XXe siècle, 600 à 1000 personnes étaient encore employées dans les tanneries de Barr et Eichhoffen selon Maurice Wingert, qui s'appuie sur l'ouvrage du docteur Hecker de 1911. Et contredit le chiffre de 2000 employées qui circule. Aujourd'hui les deux dernières tanneries (Degermann à Barr et Haas à Eichhoffen) emploient environ 120 personnes. Il reste une vingtaine d'établissements en France." 

 

* ancien tanneur et auteur du fascicule : Les tanneries Barroise de la Révolution à nos jours : 2009.

Dernières Nouvelles d'Alsace : 13 août 2009.

 

A propos du Spesbourg

" … Les sires de Dicke commencèrent à habiter l'Alsace sous l'empereur Frédéric II. Ils furent amenés par Henri (connu sous le nom de Henri de Stahleck) qui fut évêque de Strasbourg de 1230 à 1260.

 

L'évêque Henri ayant pris parti pour Henri, landgrave de Thruringe, contre Frédéric II, attaqua et brûla plusieurs châteaux impériaux et, entre autres, le petit château d'Andlau, non pas celui de la montagne, mais celui qui était situé dans le village. L'évêque se serait ensuite emparé de l'avouerie de l'abbaye en l'absence de Frédéric, qui excerçait cette charge et l'aurait transférée à son frère Alexandre. …

 

Or il fallait à Alexandre un château fort dans le voisinage du couvent, pour épier l'approche de l'ennemi et préserver de tout danger les nobles religieuses adonnées à la vie contemplative. M. Hering* place donc la construction du Spesbourg entre 1246 et 1250 et fait venir le nom du verbe spâhen, épier ; c'est ici que nous l'arrêtons.

 

Le nom apparaît pour la première fois en 1324 : Heinrich von der Dicke, Herrn zu Spehtesberg (archives de la Basse Alsace). Le vieux haut allemand speht répond au moderne specht, picus, pic...."

 

* Edouard Hering : fondateur du Club Vosgien de Barr.

Le château de Spesbourg : archives d'Alsace 1880 : Paul Ristelhuber.

 

"...Le dernier représentant de cette famille joua un certain rôle dans l'histoire de la région. Il s'agit de Gauthier (ou Walter) de Dicka qui, le 9 juillet 1386 tomba à la bataille de Sempach (Suisse). Etant sans héritiers directs, son fief retourna aux suzerains, les sires d'Andlau.

Au milieu du XVIème siècle, les bourgeois de Barr ont incendié le château parce que le maître des lieux avait violenté une de leur concitoyenne. … Après la Révolution, les habitants des environs le transformèrent en une immense carrière. Cet état de choses dura jusque vers 1830.

Vers cette époque, les comtes d'Andlau, remis en possession de leur propriété, vendirent la ruine du Spesbourg au baron Hallez qui s'était retiré à Andlau. La veuve de Hallez Claparède revendit le château au docteur Alexis Stoltz (vers 1890) qui, lui-même, le légua par testament à la ville d'Andlau... "

 

Office du tourisme alsace.

 

Barr : une seigneurie convoitée !

"...Si Barr avait subi de nos temps le malheur qui l'a frappé en 1678 par les armes françaises et en 1592 par celles du cardinal Louis de Lorraine, il aurait été rebâti sur le plan régulier d'une ville moderne, mais à la suite de l’incendie qui dévora toute la ville, à l’exception de l’église située sur une hauteur qui la domine, chacun rebâtit sa maison sur ses anciens fondements.

 

Cette église, seule spectatrice de tant de désolation et de misères, pourrait nous raconter ce qu'elle a vu à ses pieds quand les Vespermann , une horde de voleurs de grand chemin, mais de naissance nobiliaire, infestaient le pays et accumulaient tant de crimes sur leur tête que le diable lui-même, rapporte la tradition, en eut honte et, pour venger leurs forfaits, saccagea de fond en comble leur château.

 

Barr devint fief impérial, possédé par les dynastes d’Ochsenstein, au quatorzième siècle ; après l’extinction des mâles de cette famille, il arriva aux comtes palatins, et vers la fin de son règne l'empereur Maximilien en fit don à son secrétaire Nicolas Ziegler de Zieglerberg, dont Charles-Quint fit son vice-chancelier, ainsi qu’à son frère Paul Ziegler, évêque de Coire et chanoine de la riche abbaye d'Alt-Oetting, en Bavière. Les fils du premier, ne possédant pas les vertus et les qualités de leur père, comme il arrive encore souvent de nos jours, menèrent joyeuse vie; puis, quand ils furent criblés de dettes, il leur fallut vendre ce que le mérite du père avait acquis, et la ville de Strasbourg acheta leur seigneurie, en 1566 et 1568, à raison de 84,000 florins, avec les villages de Gertwiller, de Burgheim, de Goxwiller et de Mittelbergheim et tous les droits qui y étaient attachés.

 

Quand la révolution fit perdre à la ville de Strasbourg ses droits seigneuriaux, elle resta néanmoins propriétaire des vastes forêts au fond de cette vallée et de celle d'Andlau, dans lesquelles les habitants de ces communes avaient le droit de panage, de pacage et d’usage du bois mort. Ces communes attaquèrent la propriété de la ville, et un long procès, jugé en dernier ressort en 1836, lui rendit 858 hectares de ces forêts.

 

La culture de la vigne, le commerce de bois, des scieries, de nombreuses tanneries et chamoiseries, des bonneteries, fabriques de chaussons et de gants de laine, et en général la pratique des métiers vivifient Barr; l'industrie cotonnière n’y a qu’un seul représentant, dans la filature et teinturerie de MM. Dietz, et l’on montre encore dans la vallée une modeste maisonnette où le créateur de cet établissement commença bien modestement sa laborieuse carrière en teignant le premier le beau rouge d’Andrinople qu’il avait introduit dans le pays, ce qui lui valut une belle fortune et une place honorable dans l’industrie alsacienne..."

 

Strasbourg illustré : ou panorama pittoresque, historique et statistique de Strasbourg et de ses environs : Frédéric Piton tome II 1855.

 

A propos du Hungerplatz

"... Comme j'ai gardé des troupeaux dans ma jeunesse et que j'ai pu puiser à la source les expressions utilisées par les gardiens, je me permets d'attirer l'attention sur le fait que l'on appelait Hungerplatz, l'endroit où l'on rassemblait les bêtes pour passer la nuit, parce que, en ce lieu, elles ne recevaient plus de fourrage.... "

 

Kleine Beiträge zur deutschen Ortsnamenforschung : M. Buck : Germania : Karl Bartsch : Wien 1872 : traduction libre.

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