De Riquewihr à Kaysersberg

Riquewihr - Kaysersberg - Kientzheim - Riquewihr

Description de la randonnée
Départ 

Riquewihr à proximité du parking du Haut. 

Le parking est payant et encombré pendant

la saison.

Propriétés

Distance : 12 km (sans compter les flâneries).

Dénivelé :  250

Restauration : nombreuses possibilités de

restauration à Kaysersberg.

Carte IGN : 3718 OT

Remarques 

Une petite randonnée agréable et sans difficulté

offrant une belle vue sur le vignoble et l'entrée

de la vallée de la Weiss.

 

Ne manquez pas de visiter Kayserberg,

Kientzheim et Riquewihr, fleurons du

piémont alsacien.

 

Le retour se fait par la petite route qui

traverse le vignoble.

Pour aller de Riquewihr à Kaysersberg il est possible de suivre l'itinéraire Saint Jacques de Compostelle (coquille bleue) ou le balisage chevalet vert qui emprunte partiellement la petite route que l'on quitte au bas d'une côte à proximité de la Croix.

 

Arrivé sur les hauteurs de Kaysersberg, au lieu de descendre, poursuivre jusqu'au Château. 

 

Descendre sur Kaysersberg (la descente par les escaliers est momentanément fermée) et visiter cette cité classée village préféré des français.

 

Le retour peut se faire en empruntant la route des vignes (petite route cyclable de Kayserberg à Kientzheim), Visiter cette charmante localité moins touristique que la précédente et revenir à Riquewihr par la route qui monte au col du Mont de Sigolsheim.

 

Visiter Riquewihr.

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Le Siège de Riquewihr et la parole des Lorrains

" ... A l'ouverture de la campagne de 1635, le duc Charles de Lorraine se trouvait à la tête d'un corps d'armée impérial, sur la rive droite du Rhin. Le maréchal de la Force, qui commandait un corps français, vint occuper le duché de Lorraine. A cette nouvelle, Charles passa le Rhin, à Brisac, pour voler au secours de son pays. 

 

... Il arriva, le 5 avril, devant Montbéliard qu'il investit... La Force s'empressa de marcher à sa rencontre. Une bataille eut lieu à Remiremont, à la suite de laquelle Charles se replia sur Belfort.... Une partie de son armée repassa le Rhin dans la prévôté de Landser ; quelques détachements restèrent en Alsace, faisant, à la manière des corps francs, une guerre de pillage et de surprises. L'un de ces détachements, sous la conduite du colonel Vernier... parut dès le 11 mai, devant Riquewihr et en entreprit le siège...

 

... Riquewihr était à cette époque soigneusement fortifiée ; on peut s'en faire une idée très nette, d'après la belle gravure de Merian de 1643 ...

 

... Abrités derrière leurs remparts, les défenseurs repoussèrent les assaillants et leur firent subir des pertes considérables ; 500 Lorrains dont 80 officiers périrent dans les diverses attaques. Dans l'intérieur de la place, au contraire, les pertes furent insignifiantes...

 

Les secours qu'on attendait de Colmar n'arrivaient pas. Le Stettmeistre de cette ville, Jonas Walch de Wolfgantzen gardait contre Riquewihr une ancienne rancune ; Il y avait été un jour condamné comme adultère et sa femme y avait été brûlée comme sorcière...

 

Le grand bailli de Riquewihr, à qui revenait la responsabilité de la défense, s'appelait Richard Wurmser, de Vendenheim. Jugeant inutile de prolonger le siège, il s'évada, dans la nuit du 13 au 14 juin, pour se retirer au château de Horbourg. Le lendemain la ville capitula à la condition que les biens et la vie des habitants seraient respectés. A tort ou à raison, on reproche aux anciens Lorrains de ne pas tenir leurs engagements. A cette occasion, cette réputation de mauvaise fois se justifia. Les portes de la ville furent à peine ouvertes que le pillage commença.

 

La population affolée ne chercha plus à se défendre. Les actes de décès citent une pauvre femme enceinte, poursuivie par des soldats et qui, pour leur échapper, sauta par la fenêtre de la cour où elle expira ; un jeune homme du nom de Martin Fürstenlob, fut tué dans une cave. Le registre mortuaire constate en outre  que la famine et les maladies contagieuses, suites d'un investissement qui avait duré plus d'un mois, emportèrent de nombreux habitants..."

 

Revue d'Alsace 1877 : Edouard Ensfelder pasteur à Riquewihr.

Topographia alsatiae : Riquewihr : Merian Matthäus : 1644.

Quand la maison de Wurtemberg s'installe sur la rive gauche du Rhin

" ...En 1324 déjà, le comte de Wurtemberg* avait acheté, moyennant 4 400 marcs d'argent, à Walther IV et Bourcard II de Horbourg, le comté de Horbourg, avec la seigneurie de Riquewihr, tous deux dans la Haute-Alsace, et comprenant une ville et dix-sept villages ou hameaux... 

 

… Un autre acte important de la vie d'Evrard IV est celui par lequel il prépara l'annexion au comté de Wurtemberg, du comté de Montbéliard avec les seigneuries de Porrentruy, de Granges, de Clairval et de Passavant.

 

Etienne de Montfaucon, dernier comte de Montbéliard, mourut le 1er novembre 1397, et, dès le 13 du même mois, Henriette, fille unique de son fils Henri, prédécédé, était fiancée au jeune Evrard (V) de Wurtemberg, âgé de 9 ans à peine. Evrard IV prit immédiatement possession du pays et l'administra jusqu'à la majorité et au mariage de son fils, en 1409. Le comté de Montbéliard est resté pendant quatre siècles l'un des plus beaux joyaux de la couronne de Wurtemberg... "

 

*Ulrich III de Wurtemberg.

L'Alsace Noble : tome premier: Ernest Lehr 1870.

 

"...le 30 septembre 1680, entre 1 et 2 heures du matin, vint à Riquewihr un représentant de l'intendant royal en Alsace et exigea qu'on lui ouvrît incontinent les portes de la ville. Il se rendit à l'hôtellerie du "Cerf" et manda près de lui le greffier et le syndic : ce dernier étant malade, c'est le membre le plus âgé du Magistrat qui dut répondre à la convocation de l'envoyé royal.

 

Celui-ci leur fit savoir que de cet instant la seigneurie de Riquewihr n'avait plus d'autre suzerain que le roi de France ; comme signe extérieur de cette suzeraineté devaient être apposées sur les portes de la ville les armoiries du roi de France. Au milieu de la nuit, on procéda donc à la mise en place des armes fleurdelisées : celles-ci furent fixées sur l'imposte droite de la porte basse*, alors que les armoiries wurtembourgeoises, qui jusque-là avaient occupé le milieu de la porte, furent placées sur l'imposte gauche, car, dit l'envoyé royal : "il ne convient pas que les armories du duc se trouvent au-dessus de celles du roi"...

 

Quand le matin les Riquewihriens se réveillèrent, ils apprirent avec quelque peu de surprise que pendant la nuit ils étaient devenus sujets du roi de France : ceci ne les émotionna pas autrement, car ils avaient autre chose à faire que de se livrer à des discussions stériles, qui n'auraient d'ailleurs rien changé à la situation : on était en effet à la veille des vendanges et tout le monde avait à préparer cuves et tonneaux pour le vin nouveau..."

 

* ou Untertor, aujourdhui démolie et remplacée par l'Hôtel de Ville.

 

Riquewihr : abbé R. Voegeli curé de Riquewihr : 1980.

 

"... Ce fut le 15 août 1796, par un traité à Paris, que Frédéric Eugène devenu maître du Wurtemberg céda officiellement à la France la principauté de Montbéliard et les neufs seigneuries situées tant en Alsace qu'en Franche-Comté.

Le traité de Lunéville en 1802, indemnisa son successeur, Frédéric, de la perte de ses territoires qui en vertu du traité de Paris, furent définitivement réunis à la France le 31 mais 1814. ..."

 

La France et les possessions alsaciennes du comté de Wutemberg-Montbéliard : Odile Mischlich : 1974.

 

Photo : détail de la porte d'entrée du château de Wurtemberg Montbéliard à Riquewihr.

Commentaire :

1° Lieu de naissance de Ullrich VI de Wurtemberg qui se convertit au luthéranisme et devint membre de la ligue de Smalkalde. Il a aussi assassiné Jean de Hutten qu'il soupçonnait de commerce illégitime avec sa femme et introduit la réforme dans le comté.

 

2° Georges 1er de Wurtemberg Montbéliard, demi frère d'Ulrich VI.

 

3° Armoirie des Wurtemberg Montbéliard : au premier et au quatrième d'or à trois demi-ramures de cerf de sable en pal (Wurtemberg), au deuxième et au troisième de gueules à deux bars adossés d'or (Montbéliard).

 

Woelfelin le Thésée de l'Alsace

"...L'empereur le tira des rangs plébéiens où il était né, et, confiant dans son caractère énergique, dans son génie organisateur et dans son incorruptible fidélité, il le plaça à la tête de la grande province qui fut un de ses points d'appui dans la lutte qu'il soutint contre la papauté et le désordre féodal...

 

Nos sagas lui prêtent une destinée tragique, le vaillant dompteur des barons indisciplinés, le constructeur des villes alsaciennes, serait mort étouffé de la main de sa femme, une Chrimhilde alsacienne, aussi farouche que celle des Nibelungen, instrument et vengeresse des vieilles passions de l'indépendance germanique...

 

Schoepflin appelle Woelfelin le "Thésée de l'Alsace". Malgré sa forte couleur classique, l'expression est juste. De même que le héros mythologique purgea le sol grec des monstres qui l'infestaient, de même Woelfelin délivra l'Alsace des tyrannies dévorantes qui la ruinaient, et ouvrit à la bourgeoisie naissante des asiles où elle put constituer ses forces et développer son esprit municipal et politique. Il entoura de murs fortifiés plusieurs villages du domaine impérial, en fit ainsi des cités préparées à recevoir les privilèges de Frédéric II, et fonda les éléments de la belle institution, qui, sous le nom de Décapole ou union des dix villes libres d'Alsace, présenta un si grand exemple historique de ce que peuvent pour la vie et l'honneur des associations politiques le génie fédératif et le principe des autonomies populaires. 

 

C'est à lui que Colmar, Schlestadt, Kayserberg et Haguenau devaient leur enceintes (1214 - 1250)...

 

Pour assurer la puissance de l'autorité impériale au milieu des créations bourgeoises, de ces grandes communes allemandes, nées de l'esprit qui avait enfanté en France les associations jurées des villes, Woefelin avait fait bâtir plusieurs châteaux-forts, destinés à la fois  à les protéger et à les contenir. Telles furent les burgs impériales de Kayserberg, de Kronenburg et de Landeswarte...."

 

Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Âge : Charles Gérard : 1872.

Reproduction : le château de Kayserserg.

 

"..Richer de Senones, qui connaissait l'Alsace, ne croit point au crime de la femme du Schultheis. Il dit que l'empereur ne voulait point écouter la justification de son Schultheis, mais le récompensa de ses grands services par l'ingatitude, et ajoute seulement, qu'on faisait courir le bruit que Woelflin avait été étranglé par sa femme ..."

 

Histoire politique et religieuse de Haguenau : Victor Guerber 1876.

Caroline Flachsland

"...Caroline Flachsland habitait chez sa soeur, la femme du conseiller Hess. Elles avaient eues toutes deux un jeunesse malheureuse. Elles étaient originaire de Riquewihr, en Alsace ; ayant perdu leur père* et se trouvant sans fortune, elles n'avaient reçu qu'une éducation incomplète.

 

Madame Hess était la plus jeune ; elle avait été épousée pour sa beauté. D'après la correspondance de Herder et d'après d'autres renseignements, il faut bien croire que Hess était un caractère peu digne. Il se souvint toujours de l'état de fortune de sa femme.

 

Quant à Caroline Flachsland, elle payait par toutes sortes d'humiliations l'hospitalité qu'elle recevait ; elle était, de plus, éclipsée par sa soeur mais elle se résignait et acceptait son rôle.

 

Telles étaient les relations intérieures de la famille quand Herder y fut introduit par  Merck. Il jugea vite le conseiller ; mais la soeur aînée, qui du reste n'avait elle même que vingt ans, ne fit d'abord aucune impression sur lui. Caroline s'effaçait, par habitude ; et la présence d'un homme déjà célèbre n'était pas faite pour l'encourager.

 

Elle fut témoin d'une prédication de Herder, et elle dit, dans ses Souvenirs, "qu'il lui sembla entendre la voix d'un ange et qu'elle ne trouva point de paroles pour traduire son émotion".  Herder crut s'apercevoir que la pauvre ignorante avait l'âme haute et l'esprit distingué. Il fut à peine parti de Darmstadt que leur correspondance commença : correspondance volumineuse, intéressante par moments mais souvent écrite dans le style le plus diffus de l'époque.

 

Nous avons trouvé, à côté de chacun des grands écrivains de l'Allemagne, une femme qui personnifie sa littérature par le côté social : Méta Klopstock, donnant le ton à la société sentimentale ; Eva Lessing, aussi peu soucieuse que Lessing lui-même d'imposer un genre ou une mode. Caroline Flachsland n'est ni Méta ni une Eva ; elle incline vers la première, mais elle a plus de profondeur dans le sentiment et plus de vraie poésie.

 

Voici ce qu'elle répond à la première lettre de Herder : "En vous écrivant, je pense à Klopstock et à Méta ? je sais bien que, pour lui ressembler, il me manque beaucoup ; mais je sais aussi que, pour ce qui est du coeur, il ne me manque rien ..."

 

* Johann Friederich Flachsland receveur domanial à Riquewihr.

 

Goethe et ses précurseurs contemporains : A. Bossert : 1872.

Reproduction : plaque à l'entrée du château de Wurtemberg à Riquewihr.

 

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