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Le crépuscule des carolingiens

Résumé des événements qui ont conduit au déclin des carolingiens et à leur remplacement par les Ottoniens et les Capétiens. Les querelles familliales, les intrigues de cour, la règle de partage, les invasions et l'incapacité à assurer parfois la succession ont conduit au déclin de cette famille royale et au démembrement de l'empire de Charlemagne.

- Tandis qu'il passait l'hiver à Aix-la-Chapelle, il fut, au mois de janvier, saisi d'une fièvre violente qui le contraignit à s'aliter. Recourant aussitôt au remède qu'il employait d'ordinaire pour combattre la fièvre, il s'abstint de toute nourriture, persuadé que cette diète suffirait pour chasser ou tout au moins adoucir la maladie. Mais à la fièvre vint se joindre cette douleur de côté que les grecs appellent pleurésie ; néanmoins il persévéra dans son abstinence, en ne soutenant son corps que par des boissons prises à de longs intervalles. Le septième jour, depuis qu'il s'était mis au lit, après avoir reçu la sainte communion, il succomba dans la soixante douzième année de son âge et la quarante septième de son règne, le 5 des calendes de février, vers la troisième heure du jour- (28 janvier 814 dans le calendrier grégorien).

 

C'est par ces mots qu'Eginhard, le premier biographe de Charlemagne décrit son trépas. Cette mort si banale tranche avec le faste et la gloire qui ont entouré le règne de l'empereur. On sait peu de choses sur Eginhard si ce n'est qu'il était proche de la famille impériale et qu'il vit grandir Louis le Pieux. Bien que marié, déçu sans doute par la tournure prise par les événements qui entourèrent la succession, il embrassa la vie monastique et se retira dans un monastère fondé par lui à Seligenstadt. Le codex de Lorsch a voulu en faire le mari d'Emma, une fille de Charlemagne, et a propagé même une légende sur cet amour tendre, mais aucun fait historique ne permet d'étayer cette version enjolivée des faits.

 

La dispersion de l'empire de Charlemagne

 

  • L'ordonnancement de la succession de l'an 817

 

C'est en l'an 813, lors d'une assemblée à Aix-la-Chapelle, que Charlemagne fit venir auprès de lui Louis, le fils qu'il a eu d'Hildegarde de Vintzgau, pour l'associer à la dignité impériale. Par la même occasion il confia à son petit fils Bernard, fils illégitime de Pépin d'Italie, le royaume des Lombards. Louis le Pieux avait alors trois fils légitimes de son mariage avec Ermengarde de Hesbaye : Lothaire l’aîné, Pépin et Louis, le benjamin, appelé plus tard le Germanique. Conscient des menaces qui pesaient sur son empire il prit la décision de prévoir un partage selon la tradition franque entre les trois fils tout en préservant l'unité du titre impérial qu'il va confier à Lothaire après sa mort. Cet ordonnancement de l'an 817 (Ordinatio Imperii) prévoyait l'attribution de la Bavière à Louis le Germanique et celle de l'Aquitaine à Pépin. A la même époque Louis le Pieux, sous l'influence de l'entourage d'Ermengarde, retira la couronne d'Italie à Bernard, qui, s'étant révolté, va finalement succomber au supplice de l'aveuglement au fer incandescent. L'empereur va superviser le royaume d'Italie avant de transférer la couronne à son fils Lothaire 1er en l'an 822.

 

Ermengarde de Hesbaye va s'éteindre alors qu'elle accompagnait son mari lors d'une campagne contre les bretons en l'an 818 et Louis le Pieux, veuf, épousa alors Judith de Bavière de la dynastie des Welf en l'an 819. De cette union vont naître deux enfants Gisèle l'aînée et Charles en l'an 823. Gisèle épousa Evrard de Frioul et était la mère de Bérenger 1er de Frioul qui devint roi d'Italie de 888 à 915.

 

  • Le Champ du Mensonge

 

La naissance de Charles, aussi nommé Charles le Chauve, et la volonté de l'impératrice Judith de lui donner une place dans la succession, va raviver les tensions et lorsque Louis le Pieux tenta de modifier l'ordonnancement prévu, les fils du premier lit se révoltèrent au point de défier leur père avec leur armée. La crise se développa à partir de 829 quand Louis le Pieux attribua à Charles une fraction du domaine impérial comprenant l'Alémanie, la Réthie, l'Alsace et une partie de la Bourgogne. Après une première conspiration en 830, c'est au début de l'année 833 qu'une conjuration réunissant les trois frères et des dignitaires laïques et ecclésiastiques est organisée et, au printemps, Lothaire, accompagné du pape Grégoire IV, franchit les Alpes pour rejoindre les troupes de Louis le Germanique et de Pépin. La confrontation eut lieu le 30 juin 833 dans un endroit situé vraisemblablement au nord de Colmar et dans un lieu appelé Rothfeld qui deviendra plus tard Lügengenfeld ou Champ du Mensonge sans doute à cause de la trahison dont a été victime l'empereur. Après la défection d'une partie de ses propres troupes, Louis le Pieux sera fait prisonnier et mis en résidence au monastère Saint-Médard de Soisson pendant que Judith va être internée dans un couvent à Tortone et que Charles sera envoyé à l'abbaye de Prüm.

 

  • Le retour de Louis le Pieux

 

Le grand bénéficiaire de cette révolte sera Lothaire qui va exercer le pouvoir impérial sans trop tenir compte des prétentions des autres conjurés et notamment de ses frères Pépin et Louis le Germanique. Grâce aux soutiens qui lui sont restés fidèles, à ses fils Louis et Pépin qui se sont retournés contre l'ambitieux Lothaire et à l'action menée par Judith de Bavière dont la sœur Emma avait épousé Louis le Germanique en 827, Louis le Pieux va être rétabli sur le trône lors du concile de Thionville en 835 et Lothaire contraint à faire amende honorable.

 

  • La bataille de Fontenoy en Puisaye et le serment de Strasbourg

 

Nithard, dont la mère Berthe était la propre fille de Charlemagne, contemporain et biographe des fils de Louis le Pieux, semble attribuer les causes de toutes ces démêlées à la duplicité de Lothaire et à la faiblesse de caractère de son père. Après la mort de Pépin d'Aquitaine (838) à Poitiers et celle de Louis le Pieux (840) à Ingelheim, Lothaire chercha à s'emparer de l'ensemble de la succession ce qui va conduire à la bataille sanglante de Fontenoy en Puisaye (841) qui vit la victoire de Charles le Chauve et de Louis le Germanique sur l'armée de Lothaire. Pour sceller leur alliance, Charles le Chauve et Louis le Germanique prononcèrent à Strasbourg un serment d'assistance mutuelle (842). Chaque souverain fit sa déclaration dans la langue de son partenaire (tudesque et roman) pour bien se faire comprendre des troupes. Ce serment ainsi que le danger des invasions Vikings vont conduire les trois frères à conclure le traité de Verdun.

 

  • Le traité de Verdun

 

C'est en août de l'année 843 que les trois frères se réunirent à Verdun-sur-Meuse pour conclure le traité qui va démembrer l'empire de Charlemagne. Lothaire dut abandonner le droit de suzeraineté pour obtenir le royaume du milieu, la Frise, la Lotharingie proprement dite avec Aix-la-Chapelle et Metz, l'Alsace, une partie de la Bourgogne cisjuranne, la Provence, la Lombardie et Rome. Par ce partage Charles se vit attribuer la Francie avec Paris et Reims, la partie occidentale de la Bourgogne, la Neustrie, l'Aquitaine, la Gascogne, la Navarre, la Marche d'Espagne et la Septimanie mais à l'exclusion de la Bretagne qui a toujours su résister aux tentatives d'intégration des carolingiens, quant à Louis le Germanique, il récupéra la Saxe, l'Austrasie, l'Alémanie sauf l'Alsace et la Bavière.

 

 

 

La dispersion de l'héritage laissé par Lothaire 1er

 

Lothaire 1er de son mariage avec Ermengarde de Tours, fille de Hughes de Tours de la tribu des Etichonides, avait eu trois fils. Avant d'abdiquer et de se retirer au monastère de Prüm, situé aujourd'hui en Allemagne au Sud d'Aix-la-Chapelle, il a mis en place sa succession : l'aîné, Louis II sera roi d'Italie et empereur, le puiné Lothaire II héritera des Pays-Bas, de la Belgique et de la Lotharingie, y compris l'Alsace, le benjamin connu sous le nom de Charles de Provence, se verra attribuer une partie de la Bourgogne et la Provence. Peu après son admission à Prüm, Lothaire 1er va décéder le 29 septembre 855. Ce partage est connu sous le nom de traité de Prüm.

 

  • Le royaume de Lothaire II

 

Le royaume de Lothaire II, aussi appelé Lotharingie, était dans une situation inconfortable, situé entre ceux des deux oncles d'ailleurs souvent en conflit. En l'an 855 Lothaire II épousa Theutberge la fille du comte d'Arles Boson l'ancien. Ce mariage, sans doute arrangé, resta sans enfant et Lothaire II chercha à faire annuler cette union en accusant sa femme d'inceste et à légitimer le fils Hughes qu'il avait de sa maîtresse Waldrade. Theutberge se réfugia auprès de Charles le Chauve en Francie occidentale qui, avec l'archevêque Hincmar de Reims prit sa défense. Lothaire II fit appel au pape Nicolas 1er et sans attendre sa réponse épousa Waldrade. Le pape, alerté par Theutberge, Hincmar et Charles le Chauve contraignit Lothaire II à reprendre son épouse et alla même jusqu'à excommunier Waldrade. A la mort de Charles de Provence en 863, qui était de santé fragile, à l'âge de 18 ans, sans laisser d'héritier, Lothaire II récupéra sa part d'héritage pendant qu'une partie de la Provence alla rejoindre le royaume d'Italie de Louis II dit le Jeune.

 

L'histoire retiendra surtout du roi de Lotharingie ses démêlés matrimoniaux ; il mourut d'une fièvre maligne le 8 août 869 à l'âge de 33 ans, sans héritier légitime, et ses deux oncles en profitèrent pour se partager son royaume par le traité de Meersen, petite ville située à proximité de Maastricht. C'est par ce traité que l'Alsace fera partie du royaume de Louis le Germanique ainsi que Trèves et Metz pendant que Toul et Verdun iront au royaume de Charles le Chauve.

 

  • Le royaume de Louis II le Jeune

 

Louis II fut roi d'Italie de 844 à 875, corégent de son père de 850 à 855 et empereur de 855 à 875. Il décéda à Brescia sans descendance en 875. Le pape Jean VIII, soucieux d'avoir un protecteur soutint la candidature de Charles le Chauve au royaume d'Italie et le couronna empereur le 25 décembre 875. Ainsi donc, des trois fils de Lothaire 1er et d'Ermengarde de Tours aucun ne put assurer sa descendance. Cette dernière se retira dans le monastère d'Erstein qu'elle avait fondé et décéda le 20 mars 851 auprès de sa plus jeune fille et abbesse Rothrude.

 

Le Saint Empire Romain Germanique, le Royaume de France et le Royaume d'Italie

 

  • Le Saint Empire Romain Germanique et l'avènement des Ottoniens

 

Louis le Germanique s'était éteint à Francfort le 28 août 876, quelques mois après le décès de sa femme Emma de Bavière, et, conformément à la tradition franque, son héritage fut réparti entre ses trois fils. L'aîné, Carloman se vit attribuer la Bavière et, après la mort de Charles le Chauve à Arvieux en 876, soutenu par une partie de l'aristocratie italienne qui contestait l'autorité de ce dernier, il traversa les Alpes et se fit couronner à Pavie en 877. Ayant contracté un mal dont il ne put guérir il confia la couronne d'Italie à son frère Charles dit le Gros avant de s'éteindre le 22 mars 880 probablement victime d'une attaque cérébrale. Il avait aussi prévu de donner la Bavière à son frère Louis III dit le Jeune.

 

Second fils de Louis le Germanique, Louis III le Jeune hérita de la Franconie, de la Saxe et de la Thuringe. Il épousa Luitgarde, fille du comte saxon Luidolf, ancêtre des ottoniens et infligea une sévère défaite à Charles le Chauve à Andernach près de Coblence en 876. Après avoir livré bataille contre les Vikings et perdu son fils naturel Hughes, les annales nous apprennent qu'il est mort de chagrin le 20 février 882 à Francfort.

 

Charles III dit le Gros, troisième fils de Louis le Germanique se vit attribuer la Souabe mais parvint à réunir sous son royaume l'ensemble des territoires de la Francie orientale et de l'Italie après la mort de ses frères. Le pape Jean VIII, après la mort de Charles le Chauve, va le couronner empereur en 881. En Francie occidentale Louis le Bègue va succéder à Charles le Chauve mais son règne sera de courte durée (877 à 879). Ses fils Louis III et Carloman II se partagèrent le royaume. Après le décès prématuré de Louis III c'est Carloman II qui exerça seul le pouvoir avant de décéder lui-même dans un accident de chasse. Comme Charles, fils posthume de Louis le Bègue, était trop jeune pour gouverner les nobles du royaume firent appel à Charles III le Gros pour gouverner la Francie occidentale. Ce dernier va donc réunir sous son autorité la presque totalité des territoires de l'ancien Empire de Charlemagne. Mais son règne sera de courte durée car ses problèmes de santé (épilepsie), l'incapacité d'assurer la succession par son mariage avec Richarde de Souabe et celle d’asseoir son autorité sur l'empire, ainsi que son comportement face à l'invasion récurrente des Vikings vont conduire à sa déposition le 11 novembre 887 lors d'une diète qui s'était tenue à Tribur. Il va mourir au château de Neidingen le 12 janvier 888 et sera inhumé dans le chœur du monastère de Reichenau.

 

Les nobles vont porter Arnulf de Carinthie, fils illégitime de Carloman de Bavière, sur le trône de la Francie orientale lors d'une assemblée à Forchheim. Son règne sera marqué par de nombreuses campagnes militaires, notamment contre les Vikings, les Moraves et en Italie où le pape Formose le couronna empereur d'occident en 896. Après sa mort le 8 décembre 899 c'est son fils, Louis l'Enfant, qui fut appelé à prendre sa succession. Compte tenu de son jeune âge le pouvoir était exercé alors par les nobles influents. Il est mort dans la fleur l'âge, en septembre de l'an 911, sans laisser d'héritier. Il peut donc être considéré comme étant le dernier carolingien à être monté sur le trône en Francie orientale.

 

Le 10 novembre 911, une assemblée de nobles réunis à Forchheim porta le duc de Franconie Conrad 1er dit le Jeune sur le trône. Décédé des suites de blessures au combat en décembre 918 au château de Weilbourg, sans successeur, il va recommander pour le trône Henri 1er dit l'Oiseleur qui sera le premier roi de la dynastie des Ottoniens. C'est sous le règne du fils de ce dernier, Otton 1er, que le royaume prendra le nom de Saint Empire Romain Germanique.

 

  • Le royaume de France et l'avènement des Capétiens

 

Nous avons vu ci-dessus dans quelles conditions Charles III le Gros avait récupéré la Francie occidentale après la mort de Carloman II. Après la destitution de Charles III et l'avènement d'Arnulf de Carinthie en Francie orientale, c'est le comte de Paris Eudes, fils aîné de Robert le Fort et qui s'était illustré dans la défense de Paris contre les Vikings, qui va bénéficier du soutien de la noblesse pour prendre le pouvoir en Francie occidentale le 29 février 888. Il se maintiendra au pouvoir malgré des luttes internes contre les partisans des carolingiens et de Charles III dit le Simple jusqu'à sa mort le 1er janvier 898.

 

Sa disparition va permettre à Charles le Simple et aux carolingiens de reprendre le pouvoir. Par le traité de Saint-Clair-sur-Epte (911) il céda au chef viking Rollon, en échange de sa conversion au christianisme et de son appui contre les invasions, une partie de la Neustrie qui formera le duché de Normandie. Après la mort de Louis l'Enfant il parviendra même à récupérer la Lotharingie. Mais son règne est aussi marqué par des conflits internes notamment avec les partisans de Robert de Neustrie, le frère d'Eudes. Ces querelles vont conduire à la déposition de Charles le Simple le 30 juin 922 par les grands du royaume et au couronnement de Robert comme roi sous le nom de Robert 1er. Le conflit entre les deux rois va donner lieu à la bataille de Soissons le 15 juin 923 où Robert trouvera la mort mais où ses partisans l'emporteront. La noblesse va porter au pouvoir le gendre de Robert, le duc de Bourgogne Raoul de Bourgogne, et le fils posthume de Louis le Bègue va finir par être arrêté suite à une trahison de Herbert II de Vermandois et mourir en captivité à Péronne le 7 octobre 929.

 

Le règne de Raoul de Bourgogne sera marqué par la lutte contre les Normands, des troubles causés par ses grands vassaux comme Herbert de Vermandois ou le comte de Paris Hughes le Grand et par les querelles avec les partisans d'un retour des carolingiens . Après sa mort, le 15 janvier 936 les carolingiens reviendront au pouvoir par Louis IV d'Outremer, un fils de Charles le Simple et d'Edwige de Wessex. Après la déposition de Charles le Simple sa femme s'était réfugiée en Angleterre avec son fils d'où ce surnom. Hughes le Grand favorisa son retour dans l'espoir de pouvoir le contrôler compte tenu de son jeune âge. Par son mariage avec Gerberge de Saxe, fille de Henri l'Oiseleur et de Mathilde de Ringelheim, Louis IV était devenu le beau frère d'Otton 1er. Il décéda le 10 septembre 954 des suites d'une chute de cheval et c'est Gerberge qui assura la régence, avec le concours de Brunon de Cologne frère d'Otton 1er, pour son fils Lothaire âgé alors de 13 ans. Il eut a gérer de nombreux conflits avec les grands du royaume et aussi la cohabitation parfois difficile avec son beau frère Otton 1er. Il s'est éteint le 2 mars 986 à Laon et laissa la place à son fils Louis V, surnommé le Fainéant, dont le règne sera de courte durée puisqu'il est mort d'un accident de chasse le 21 mai 987 à Senlis. Avec Louis V se termina le règne des carolingiens sur la Francie occidentale car son mariage avec Adélaïde d'Anjou le laissa sans héritier. C'est Hughes Capet, comte de Paris, issu de la dynastie des Robertiens, qui accéda au pouvoir, en partie grâce au soutien de l'église, et qui sera couronné à Noyon le 3 juillet 987.

 

 

  • Le royaume d'Italie - Lombardie

 

Charlemagne ayant conquis la partie septentrionale de l'Italie confia à son fils Pépin d'Italie le royaume des Lombards en 781 et celui-ci régna jusqu'à sa mort en l'an 810. Nous avons déjà vu que c'est Bernard, fils illégitime de Pépin, qui monta sur le trône d'Italie et que, suite à sa rébellion contre l'ordonnancement de l'empire de 817, il fut destitué par son oncle Louis le Pieux et condamné à l'aveuglement, supplice qui entraîna sa mort en 818. Louis le Pieux confia ensuite le royaume d'Italie à son fils Lothaire 1er qui y régna jusqu'à son abdication en 855. Par le traité de Prûm de 855 qui officialisa le partage des possessions de Lothaire ce dernier confia l'Italie à son fils Louis II en même temps que le titre d'empereur qui y régna jusqu'à sa mort en 875.

 

Le royaume d'Italie fut ensuite l'objet de querelles permanentes entre les différentes branches des familles carolingiennes. Charles le Chauve se fit couronner roi d'Italie et empereur en 875 mais il mourut en 877. Carloman le fils aîné de Louis le Germanique s'empara alors du pouvoir avec la complicité d'une partie de l'aristocratie italienne. Après sa mort le royaume alla Charles III le Gros jusqu'à sa destitution en 887.

 

C'est Bérenger 1er, marquis de Frioul, petit-fils de Louis le Pieux par sa mère Gisèle qui va s'emparer du pourvoir et le disputer à Guy III de Spolète. Après la mort de Bérenger 1er la noblesse italienne fit appel au comte de Provence, Hughes d'Arles qui se fit couronner en 926. Hughes était issu de la famille des bosonides et le fils de Berthe, une fille de Lothaire II descendant de Lothaire 1er. Il laissa le trône d'Italie à son fils Lothaire II d'Italie qui avait épousé Adélaïde de Bourgogne. Gisèle, la fille de Bérenger 1er de Frioul épousa Adalbert le marquis d'Ivrée et de leur union est né Bérenger II qui, après avoir été partisan du roi d'Italie Hughes d'Arles, s'opposa à lui, et s'empara du trône d'Italie occupé par Lothaire et ce dernier va décéder dans des circonstances suspectes. Après avoir été emprisonnée Adélaïde parvint à fuir et à demander de l'aide à Otton 1er qui, étant veuf, va finalement l'épouser en octobre 951. Otton 1er mena campagne en Italie, chassa Bérenger II du trône et se fit couronner roi. Plus tard, il se fit couronner empereur du Saint Empire Romain Germanique et son épouse impératrice par le Pape Jean XII le 2 février 962.

 

Les rivalités familiales incessantes, la règle de partage, les intrigues de cour, les invasions et parfois l'incapacité d'assurer la succession, tous ces facteurs réunis vont précipiter la fin de la dynastie des carolingiens

 

Bruno Meistermann

26/01/25

 

 

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