Landskron Mariastein

Leymen - Landskron - Mariastein - Chapelle Ste Anne - Steinherrenweide - Waldeck - Leymen

Description de la randonnée
Départ  

Gare de Leymen.

Propriétés 

Distance : 8,5 km

Dénivelé : 250m

Restauration : possibilités de restauration

à Mariastein.

Carte IGN : 3721ET

Remarques 

Le Landskron est certainement une des plus

belles ruines de châteaux-forts en Alsace.

 

Du haut de sa tour, le promeneur jouit d'une

vue panoramique sur le Sundgau, la région

de Bâle, les Vosges et la Forêt Noire.

 

L'abbaye bénédictine de Mariastein, perchée

sur un haut plateau, au bord d'une falaise,

entourée de champs  et de pâturages, est

un lieu de pèlerinage majeur de la Suisse

alémanique.

Le point de départ du chemin qui mène au Landskron (GR rectangle bleu) se situe à proximité de la gare. Il longe un hameau pour déboucher sur un carrefour d'où part à gauche le chemin en pente qui conduit au château.

 

Il est également possible de quitter le GR en empruntant, sur la gauche, un sentier non balisé qui abouti directement au château.

 

Revenir au carrefour pour suivre le chemin (triangle bleu) qui conduit au col.

Rejoindre Mariastein par le sentier qui débouche sur la route.

 

Revenir au col en passant par la chapelle Ste Anne et reprendre le chemin (triangle bleu) qui traverse la Steinherrenweide et permet de descendre jusqu'à la ruine du Waldeck.

 

Attention : Leymen (limon - argile) porte bien son nom. Par temps humide, le chemin qui mène au Waldeck n'est guère praticable. Il vaut alors mieux éviter de passer par cette ruine (qui ne présente pas grand intérêt) et descendre directement sur Leymen (Leymen direct - triangle bleu - en pointillés sur la carte). 

 

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Bref historique du Landskron

" ...Nous croyons donc que l'origine du château de Landskron est due à une tour d'observation bâtie en ce lieu par les romains pour la protection générale de la frontière et pour celle, plus particulière, des vallées environnantes où se groupaient tant d'habitations romaines.

 

… S'il était vrai que l'empereur Henri II eût donné ce château à l'évêché de Bâle au commencement du onzième siècle, il se pourrait qu'un des évêques, Lutholde ou Walter de la maison de Roeteln, l'eussent remis à un membre de leur famille. Le premier occupa le siège de Bâle de 1191 à 1213 et le second s'en empara ensuite par des moyens peu légitimes qui le firent déposer par le concile de Latran, en 1215.

 

… Ils ont dû donner ce château en fief aux nobles de Münch de Mûnchenstein au plus tard vers le milieu du même siècle. Dès l'année 1267 on cite Henri Münch dit de Landskron, et pendant près de deux siècles cette branche de Münch conserva ce domaine.

 

Bourcard Münch de Landskron ne mourut pas à Saint-Jacques même, mais peu après dans son château où il avait été transporté. Il fut l'avant dernier de cette branche des Münch, et déjà en prévision de son extinction ils avaient fait en 1430 un accord avec Jean de Flaxlanden pour lui transmettre le fief de Landskron pour lui et ses héritiers des deux sexes. Les Flaxlanden ne jouirent pas de cette acquisition et avant la mort du dernier des Münch, en 1459, ils avaient déjà cédé leurs droits, en 1444, à Rodolphe de Ramstein. Celui-ci ne les garda guère plus longtemps et il les vendit à Pierre Reich de Reichenstein en 1462. Les Reich étaient aussi des chevaliers alsato-bâlois, dont la fortune, d'abord fort modeste, avait pris plus d'extension à l'avènement d'un des membres de leur famille au siège épiscopal et princier de Bâle.

Le chevalier Pierre de Reichenstein ayant pris part à la guerre que la noblesse alsacienne fit à la ville de Mulhouse en 1466, les Soleurois, alliés de cette ville libre, s'emparèrent du Landskron, qui ne fut restitué qu'après la paix de Waldshut.

 

… l'empereur Maximilien 1er traita avec les Reichenstein pour augmenter les fortifications de cette place.

 

… C'est à Urs-Jacob de Reichenstein, seigneur engagiste de Ferrette qu'on attribue les principales restaurations de Landskron. Son fils, Jean Thuring, devint bailli de Ferette, après le rachat de cette seigneurie, en 1540, pour une somme de 6100 florins.

 

… Les fortifications qu'on ajouta à Landskron dans la première moitié du seizième siècle et encore au commencement du suivant, ne purent soustraire cette place à l'occupation des troupes du duc de Saxe-Weymar, faisant alors la guerre en partie pour son propre compte, comptant se former une principauté par le démembrement des possessions de l'Autriche en Alsace et de l'évêque de Bâle. En 1638 Landskron avait une bonne garnison d'Impériaux, lorsque l'armée suédoise de Weymar l'assiégea et s'en rendit maître.

 

… c'est Vauban qui fit envelopper, en 1665 la courtine et les tours du seizième siècle dans des bastions d'après le nouveau système, qui ajouta les forts détachés et tous les autres ouvrages extérieurs, et qui transforma ce manoir féodal en une petite place respectable et capable d'inquiéter quelque temps l'ennemi.

 

Elle n'était ordinairement occupée que par des invalides qui, à l'approche des alliés, fin décembre 1813, furent renforcés par 67 conscrits arrivant plein de bonne volonté, mais sans vivres. Ces jours-là plus de cent mille hommes passaient le Rhin à leur vue. Un fort détachement vint les bloquer en janvier suivant, et cependant ces conscrits eurent le courage de soutenir trois jours de siège...."

Revue d'Alsace 1866 : Landskron : A. Quiquerez ancien préfet de Délémont.

La bourgade qui s'appelle aujourd'hui Münchenstein et qui est entrée dans l'histoire du rail depuis la catastrophe ferroviaire du 14 juin 1891 portait le nom de Geckingen jusqu'en 1270. Ce territoire appartenait jadis aux étichonides avant de revenir aux comtes de Ferrette qui possédaient aussi le château d'Angenstett près du pont sur la Birse situé en amont d'Aesch.

 

En l'an 1271 les comtes de Ferrette, qui étaient endettés, vendirent leurs possessions à l'évêque de Bâle avec retour en fief (fief oblat). Les Münch, dont les armoiries explicites représentaient un moine, devinrent alors feudataires de l'évêché de Bâle. Différentes lignées sont issues de cette famille comme les Münch de Münchenstein, les Münch du Landskron et ceux de Stettenberg, la ruine située entre Orschwihr et le Val du Pâtre .

 

Comme tous les châteaux de la vallée de la Birse et du Sundgau, Münchenstein a été gravement touchée par le tremblement de terre du jour de la Saint Luc en 1356 dont l'épicentre se trouvait dans la région du Blauen, une colline située entre Aesch et Burg im Leimental.

 

Extrait de Von der Birs zur Ill : Paul Stintzi : Bulletin du Club Vosgien 1939.

De la dissolution de l'abbaye de Moutier-Grandval à la fondation de Mariastein

"...On connait les différends qui s'élevèrent entre le pape Grégoire VII et l'empereur Henri IV, différends qui divisèrent l'Italie et l'Allemagne. L'évêque de Bâle s'attacha au parti de l'empereur, et les moines de Moutiers se déclarèrent pour le pape. Cette division fut fatale à l'abbaye de Moutiers. L'empereur et l'évêque de Bâle chassèrent les moines de leur antique demeure et se partagèrent les dépouilles...

 

Gaspard Merklinus dans sa chronique sur l'Alsace montre l'importance du territoire de cette ancienne abbaye. Il s'étendait de Saint Imier jusqu'à l'Aar et comprenait ce que l'on appelle aujourd'hui le val de Saint Imier , le territoire de la Neuveville, la seigneurie d'Orvin, la prévôté de Saint Ursanne, celle Moutiers proprement dite, le val de Soyères et une partie du canton de Soleure.

 

A sa dissolution, les comtes d'Eguisheim, de Soyères, de Lewenbourg, de Hasenbourg et même les parents de l'évêque Bourcard, avoués ou patrons de cette infortunée abbaye, retirèrent à eux les donations que lui avaient faites leurs ancêtres et qui s'étendaient depuis Soyères au-de-là de la Birse jusqu'à l'Aar. Mais pour en respecter le but pieux, ils s'accordèrent à fonder l'abbaye de bénédictins de Beinwyll, qui est aujourd'hui l'abbaye de Notre Dame de la Pierre dans le canton de Soleure. C'est là que se retira probablement une partie des fugitifs de Grandval...."

 

Abrégé d'histoire et de la Statistique du ci-devant évêché de Bâle : Charles Ferdinand Morel 1813.

Reproduction : Mariastein : abbaye de Notre Dame de la Pierre.

Le miracle de Mariastein

"... Ayant abandonné sa résidence de Ferrette, vers 1542, à raison de la peste qui y règnait, il* se réfugia à Landskron où l'air paraissait plus sain. S'ennuyant sans doute dans cette résidence, il voulut accompagner sa femme à un pèlerinage qu'elle désirait faire à Maria-Stein, alors humble chapelle cachée dans une caverne, avec une modeste habitation pour le chapelain.

 

Pendant que la dame était en dévotion, le bailli alla se promener le long du plateau bordé de précipices. S'étant appuyé imprudemment contre un arbre, celui-ci céda, et le châtelain tomba à 24 toises de profondeur. Il est probable que sa chute fut amortie par des branches d'arbres, ou que le sire roula de gradin en gradin, car sans cela il aurait été écrasé sous son propre poids. Sa femme ne le trouvant plus près de la chapelle le chercha longtemps, et ce ne fut que deux heures après que le chapelain découvrit enfin le bailli au pied des rochers.

 

Un tableau peint dans le temps par un artiste bâlois, représente ce sujet en plusieurs scènes**. On voit le blessé au pied du rocher, le chapelain, la dame, un domestique amenant un cheval, puis le sire couché ou soutenu sur sa monture qu'on conduit à Landskron. Toutes ces figures paraissent être des portraits. Le bailli ne mourut point de sa chute, et sa guérison, attribuée à un miracle, accrut encore la réputation dont jouissait l'ermitage de Maria-Stein, et c'est là qu'on éleva enfin un monastère en 1648.

 

* Jean Thuring de Reichenstein bailli de Ferrette.

** Ce tableau se trouve dans la chapelle des 7 douleurs.

Revue d'Alsace 1866 : Landskron : A. Quiquerez ancien préfet de Délémont.

Tableau du miracle : chapelle des 7 douleurs : Maître E. S.

 

La Bastille du Sundgau

"... Un auteur suisse, Hentzy, rapporte qu'un jeune américain, nommé Duvergier, fut condamné à une prison perpétuelle pour avoir tenu quelques propos contre le ministre Choiseul. Duvergier fut amené à Landskron où il resta pendant 22 ans enchainé dans un affreux cachot ; il y perdit l'usage de ses membres et la raison. Lorsque le général Pichegru visita Landskron, il fit rechercher cet infortuné, qu'on transporta à l'hôpital de Strasbourg, où il mourut peu après.

 

Nous avons entendu raconter par le chirurgien de Landskron, sous l'ancien régime, qu'un jeune homme ayant déplu à une dame de la cour, celle-ci, d'une voix douce et avec un sourire enchanteur, obtint du ministre une bonne lettre de cachet, qu'elle accompagna de quelques lignes griffonées sur un feuillet de papier parfumé.

 

... lorsqu'à la révolution, la Bastille St Antoine s'écroula sous le choc de la liberté, on ouvrit également  les prisons de Landskron, mais l'oubliette, au lieu d'un jeune homme plein de vie et de santé qu'elle avait reçu, ne restitua qu'un corps nu, velu et décharné, une figure hâve aux yeux hébétés et éteints, des mains crochus armés d'ongles démesurés ; et bientôt le changement d'atmosphère et de nourriture mit aux longues souffrances de ce malheureux. ..."

 

Revue d'Alsace 1866 : Landskron : A. Quiquerez ancien préfet de Délémont.

 

 

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