Geroldseck et Haut Barr par la tour du Brotsch

Stambach - Zimmereck - Petit Krappenfels - Rocher Huck - Tour du Brotsch - Hexentisch - Petit Geroldseck - Grand Geroldseck - Tour Chappe - Haut Barr - Tour Chappe - Stambach

Description de la randonnée
Départ 

Stambach : parking de la gare.

Propriétés 

Distance : 9 km

Dénivelé : 400 m

Restauration :

restaurant du Château du Haut Barr.

Carte IGN : 3715 OT

Remarques 

La montée à la tour du Brotsch (au sommet

du Brotschberg) est un peu éprouvante.

 

Elle peut être évitée en prenant le chemin

forestier au niveau du Petit Krappenfels

(croix jaune) qui rejoint le Hexentisch.

 

Le retour se fait sur un sentier agréable

qui serpente à travers la forêt.

Se garer sur le parking de la gare de Stambach. Prendre la direction de la ferme équestre, puis, un sentier (rectangle rouge blanc rouge) qui conduit à la tour du Brotsch en passant par le Zimmereck, le Petit Krappenfels (à ne pas confondre avec le Grand) et le rocher Huck.

 

Prendre le GR 53 (rectangle rouge) qui conduit au Haut Barr en passant par le Petit et le Grand Geroldseck. Un sentier de liaison (chevalet rouge) permet la visite de ces ruines.

 

Revenir sur ses pas, à proximité de la tour Chappe, un sentier (triangle rouge) permet de rejoindre Stambach par le Bischofstahl.

Geroldseck et Haut Barr.kmz
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Geroldseck et Haut Barr par la Tour du B
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Les protecteurs de l'abbaye de Marmoutier

" … Peu de temps après que le château du Hat-Barr ait été édifié, l'abbé de Marmoutier se préoccupa à son tour des fortifications de ses frontières. Ses terres à lui se trouvaient maintenant dangereusement exposées. Il ordonna la construction d'une forteresse d'où la vue pouvait porter sur toute l'étendue du domaine de son abbaye. A un quart d'heure de marche, au sud-ouest du grand château de l'évêque, les bâtisseurs se mirent à l'oeuvre, et aux premières années du XIIème siècle le château de Geroldseck (celui que nous appelons aujourd'hui le Grand Geroldseck) s'éleva au-dessus des terres de Marmoutier. Il fallait un avoué à qui confier la protection de la terre et la garde du château. C'est ainsi que nous voyons dans un diplôme de l'an 1120 apparaître Othon de Geroldseck, senior, advocatus.... "

 

Châteaux des Vosges et du Jura Alsacien : Trendel et Ulrich : 1969.

Reproduction : abbaye de marmoutier.

 

"...Toutefois, nous devons dire que l'un des historiens les plus judicieux et les plus autorisés de l'Alsace, l'abbé Grandidier, n'a pas craint d'accepter la partie du récit de Mathieu de Pappenheim qui est relative à la communauté d'origine des deux maisons*, et considère Othon l'Ancien, avoué de Marmoutier en 1120, comme l'auteur de l'une et de l'autre, par ses deux fils, Bourcard 1er et Othons II ... 

Il résulte de la charte de la fondation de l'abbaye bénédictine de Saint-Jean-des-Choux qu'Othon l'Ancien avait trois fils : Diedericus, Burchardus et Otto. C'est du second, Bourcard, que le chanoine de Pappenheim fait l'auteur des Hohengeroldseck, tandis qu'on considère généralement  le troisième, Othon, comme la souche des Geroldseck-es-Vosges...."

 

* Geroldseck d'Ortenau et Gerolseck d'Alsace.

Les dynastes des Geroldseck-es-Vosges : Ernest Lehr : Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace : 1869.

 

Quand Strasbourg conquit sa liberté

" ...Walter de Geroldseck* était un jeune seigneur hautain et despote, d'un orgueil sans frein. A peine sacré par l'archevêque de Mayence, il fit son entrée triomphale dans la ville. Ce n'était plus un évêque prenant possession de son diocèse, mais un souverain entrant dans sa capitale.

 

Devant lui marchaient des hérauts d'armes qui portaient sur leur poitrine les armes de Geroldseck écartelées de celles de la ville, ce qui blessa au vif les habitants. Puis s'avançait l'évêque sur un magnifique cheval blanc, laissant voir son armure de chevalier sous le long manteau épiscopal. Derrière lui chevauchait toute la noblesse d'Alsace, chaque seigneur ayant derrière lui un écuyer et un page portant son pennon.

 

Depuis Charlemagne on n'avait vu pareille pompe. Installé à l'hôtel de ville, Walter voulut établir de nouveaux droits de péage et frapper les bourgeois d'impôts. Les magistrats lui représentèrent vainement que cela était contraire aux us et coutumes de Strasbourg. Il menaça la ville d'interdit. Quand les magistrats trasmirent cette nouvelle au peuple en assemblée publique, un seul cri s'éleva « A l'Arsenal ». Les bourgeois prennent les armes, les corporations se forment en milices, les femmes sonnent le tocsin. Au nom de ses libertés, au nom de ses lois, tout le peuple de Srasbourg est debout et déclare qu'il n'acceptera pas un tel maître.

 

L'évêque fut forcé de quitter la ville. Une fois revenu dans son château, Walter lança l'interdit sur Strasbourg, et changeant sa mitre contre un casque, il appela toute la noblesse d'Alsace contre les bourgeois révoltés. La guerre se termina par la mémorable bataille d'Hausbergen, ou une armée de tonneliers, de forgerons, de tanneurs et de charpentiers mit en fuite les chevaliers bardés de fer de l'évêque. On amena dans la ville les prisonniers, les mains liés au dos avec les cordes qu'ils avaient attachées le matin à la selle de leurs chevaux « pour pendre, disaient-ils, les manants de Strasbourg ». Walter qui combattit au premier rang, eut trois chevaux tués sous lui et mourut de chagrin après sa défaite.

 

C'est ainsi que Strasbourg conquit sa liberté... »


* évêque de Strasbourg (1260 – 1263) descend de la famille noble des HohenGeroldseck (branche de l'Ortenau) ; son successeur fut Henri de Geroldseck (branche de Saverne).

 

Les Grandes Légendes de France : Edouard Schuré 1908.

 

"... C'est que Walther commit une grave imprudence : sans attendre l'infanterie, il jeta négligemment ses chevaliers dans la bataille. Les arbalétriers de la ville s'acharnèrent sur les chevaux épiscopaux, désarçonnant aisément leurs cavaliers, non défendus par une piétaille tragiquement absente ; une fois tombés à terre, les chevaliers restèrent cloués au sol, prisonniers de leurs lourdes armures. L'impétuosité alliée à l'impéritie, l'irréflexion conjuguée à la légèreté trahirent Walther de Geroldseck..." 

 

Les Habsbourg en Alasace : Philippe Nuss : 2001.

Reproduction : la bataille de Hausbergen : Emile Schweitzer 1894.


La corne du Haut-Barr

" ...La roche de Barr ou Haut Barr, située près de Saverne, qui protégeait un débouché de la Lorraine à l'Alsace, présentait un emplacement favorable pour une forteresse analogue au siècle.


Rodolphe, évêque de Strasbourg, en fit l'acquisition en 1168, et y bâtit, sur l'invitation de l'empereur Frédéric, un château qui devint une des citadelles les plus importantes de la province, et où vinrent s'établir au treizième siècle plusieurs nobles vassaux de l'église de Strasbourg. Pour attirer plus de monde, l'évêque Jean de Manderscheidt-Blanckenheim, après l'avoir rétabli et fortifié en 1583, y institua, le 27 mai 1586, une confrairie de buveurs sous le titre de Confrairie de la Corne. On n'y était pas admis sans faire ses preuves, et elles consistaient à vider d'un seul trait une vaste corne qui contenait près de deux pots de vin*. Cette corne, qu'on révérait alors comme le symbole de l'alliance des confrères, est encore aujourd'hui conservée dans les caves du château de Saverne, avec le registre qui contient les noms et devises de de ceux qui la vidèrent les premiers, et qui furent inscrits dans le nombre des confrères du Haut-Barr.

Le registre de la confrairie de la Corne prèsente les noms les plus distingués. Parmi les premiers confrères on lit : en 1586, ceux de Henri de Bobenhausen, grand-maître de l'ordre Teutonique ; Christophe, comte de Nellenbourg, grand prévôt de Strasbourg ; Frédéric duc de Saxe ; Thiéry de Raitnau; Jean-Guillaume de Landsberg ; Philippe de Fleckenstein etc … en 1588, Herman Adolphe, comte de Salm ; Jean, comte de Manderscheidt, chanoine des églises de Cologne, Jean de Bergheim. En 1591, Rheinhard et Georges Jean, tous deux comtes palatins. En 1615, Léopold d'Autriche, évêque de Strasbourg ; Guillaume Salantin, comte de Salm ; Egon, comte de Furstemberg ; Louis, comte de Sultz ; Philippe Egenolphe de Lutzelbourg ; Sébastien comte d'Ortembourg ; Maurice, baron de Créhange ; etc ... "


* 1 pot = 2,08 litres au XVIème siècle.

L'esprit des journaux : février 1781 : abbé Grandidier.

Reproduction : Topographia Alsatiae : Merian : 1644.


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