Autour du Fleckenstein

Gimbelhof - Fleckenstein - Col du Hohenbourg - Loewenstein - Hohenbourg - Maidenbrunnen - Col du Hohenbourg - Gimbelhof

Description de la randonnée
Départ 

Gimbelhof

Propriétés 

Distance : 6 km (en comptant les visites).

Dénivelé : 260 m (en comptant les visites)

Restauration : Gimbelhof

Carte IGN : 3814 ET

Remarques 

Une randonnée classique dans les Vosges du

Nord,  à la frontière du Palatinat pour découvrir

le majestueux Fleckenstein et ses satellites.

 

L'itinéraire conduit le promeneur à travers

les belles forêts de hêtre du parc régional

des Vosges du Nord. 

Se garer au Gimbelhof et suivre le chemin (rectangle rouge blanc rouge) qui rejoint le Fleckenstein que l'on aperçoit au loin.

 

Rejoindre le col du Hohenbourg soit en empruntant le GR 53 (rectangle rouge) soit en suivant le sentier des roches (triangle rouge) plus raide mais plus spectaculaire ; puis, se diriger vers le Loewenstein (rectangle rouge blanc rouge).

 

Du Loewenstein, aller au Hohenbourg (rectangle rouge blanc rouge) puis, descendre sur le Maidenbrunnen.

 

Prendre à gauche le chemin qui permet de rejoindre le col du Hohenbourg et revenir au point de départ (disque rouge).

 

NB : au Maidenbrunen, il est possible de pousser jusqu'au Wegelnburg en traversant

la frontière (comptez 10 à 15 minutes).

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Le château des Sires de Fleckenstein

"...Au XIème siècle, Henri IV, empereur du Saint Empire Romain Germanique est en guerre avec le pape Grégoire VII qui compte en Alsace un fidèle et puissant sujet, le comte d'Eguisheim. Henri IV opposera à ce grand seigneur une lignée d'hommes à la trempe exceptionnelle, les Hohenstaufen qui feront plier ces invincibles Eguisheim.

 

Frédéric de Hohenstaufen devra encore assoir sa puissance nouvelle de duc d'Alsace et de Souabe. A cet effet, il construit de nombreux châteaux qui formeront autant de citadelles. La garde de ces points fortifiés, d'où il pourra dominer le pays entier, sera confiée à de nombreux ministériels et parmi ceux-ci nous trouverons en 1129 le sire Gottfried de Fleckenstein dont le château fut probablement élevé entre les années 1116 et 1122.

 

Gottfried aura trois fils, Gottfried II, Conrad et Frédéric. Gottfried II prit la succession de son père, Conrad créa une autre lignée, celle des Puller de Hohenburg, Frédéric se contentera du reste et entre dans les ordres.

 

Avec Wolfram II nous pénétrons dans cette sombre époque de l'Empire Germanique qui voit la fin des trop puissants Hohenstaufen. L'empire se désagrège et bientôt n'a même plus de tête couronnée....Wolfram déclare alors son château comme franc-alleu. ... Non content de cela, il ira empiéter sur les terres de l'évêque de Spire...La guerre éclate. Elle ne sera pas encore terminée quand Rodolphe de Habsbourg montera sur le trône impérial et qu'il ordonne à Gottfried* : "Rends ce qui ne peut t'appartenir". Déjà l'évêque triomphe et va en procession solennelle à Dahn, mais là Gottfried l'attend, non pour le pardon, mais avec ses hommes d'armes. Frédéric de Bolanden, évêque de Spire, se retrouvera prisonnier au fond des geôles du château. Rodolphe de Habsbourg est outré... La même année encore (1276), l'armée impériale apparaît sous les murs du château.... Rodolphe vaincra. Gottfried perd le Loewenstein, le privilège du franc-alleu pour son château qui redevient simple fief impérial.

 

Wolfram ne survécut guère à ce désastre, mais la vengeance de Rodolphe poursuivit sa descendance, puisque son fils fut débouté de ses droits et que le fief du château fut accordé à Rodolphe de Fleckenstein, frère du défunt. Rodolphe fut le fondateur d'une nouvelle branche, les Fleckenstein-Bickenbach. Le château restera en possession de ctte branche jusqu'au XVème siècle.

 

En 1674, dit-on, une troupe de soldats français, sous les ordres du marquis de Vaubrun, s'avança sur la place qui se trouvait défendue par un intendant et 14 paysans. Ceux-ci, pat crainte d'être pendus en cas de résistance, ouvrirent les portes. Le château aurait été pillé mais non démoli.

...

Louis XIV était victorieux, tout les forts qui pouvaient nuire à sa souveraineté furent rasés. Ainsi en advint-il du Fleckenstein, rasé par Montclar sur l'ordre du Roi-Soleil en l'an 1680. Le château, pour lequel les Fleckenstein avaient obtenu le droit de quenouille, parvint à Eléonore-Sabine qui le conserva jusqu'à sa mort en 1772. Quant aux grands fiefs d'empire, Louis XIV en avait accordé la jouissance au prince Hercules-Mrériadec de Rohan Soubise.

 

A la Révolution, la ruine fut vendue, d'abord à un bourgeois de Wissembourg, M. Rausch, puis à l'agent des mines de Soultz, M. Bertrand, enfin, en 1807, à M. Jean-Louis Apfel. En 1812, nous y trouvons l'étrange figure du général de brigade Harty qui se nomme, en transformant quelque peu le nom du château, sire de Pierrebourg. .. la ruine fut classée en 1898 et déclarée propriété de l'Etat d'Alsace-Lorraine en 1903."

 

* fils de Wolfram.

 

Extrait de Châteaux Forts des Vosges et du Jura Alsacien : G. Trendel et H. Ulrich : 1969.

Reproduction : armoirie des Sires de Fleckenstein : Wappenbuch Scheibler Bayerische Staatsbibliothek.

 

 

Puller le troubadour

"Puller de Hohenbourg, Conrad, minnesänger du 13ème siècle, issu d'une famille équestre de la Basse-Alsace, habitant le château de Cleebourg, apparaît en1262. Il suivit en 1276 l'empereur Rodolphe de Habsbourg dans la campagne contre Ottocar roi de Bohême.

 

On connait peu de choses  sur la vie de ce personnage qui fut un des troubadours les plus célèbres du siècle. Nous avons de lui cinq Minnelieder, dont trois chants de Mai, un chant d'été et un chant d'hiver qu'il avait composés durant cette campagne. Les premiers célèbrent la beauté de son pays d'Alsace, le second exalte l'amour de la préférée de son coeur et le troisième chante les peines de son coeur et exprime son désir ardent de revoir sa chère patrie..."

 

Dictionnaire de Biographie des hommes célèbres d'Alsace tome 2 : Edouard Sitzmann 1909.

 

Nun ward die Heide
Vom lichten Kleide
Wieder nackt und der grüne Wald,
Wo einst in schönen
Lieblichen Tönen
Die Vöglein sangen mannigfalt.

Darüber klagt nun Jung und Alt,
Denn mit Gewalt
Macht welken die roten Blümelein
Der Winter bös und kalt.

Ich muß werben
Um ein Sterben,
Tröstet mich Liebe nicht beizeit.
Die mich tötet.
Hat lieblich gerötet
Den Mund, der mir nur zu Qualen bereit.
Küßt sie mich aber in Freudigkeit,
Schwindet mein Leid,
Denn in ihrer Gnade besteht
All meine Seligkeit.

Deutsche Minnesänger : Püller revisité par Richard Zoozmann.

 

Reproduction : Conrad de Hohenbourg : enluminure du Codex Manesse : bibliothèque de l'Université de Heidelberg.

 

Le dernier Puller de Hohenbourg

"...Richard Puller de Hohenbourg, chevalier d'une bonne famille des Vosges, fils unique de Wyrich, qui par l'activité d'une longue vie avait considérablement agrandi sa maison, fut, dans sa jeunesse, chassé du château de Cleebourg, par l'électeur palatin Frédéric, parce qu'il inquiétait le pays. Ce même chevalier était porté à des voluptés contre nature, inusitées dans ces contrées...

 

S'étant souillé du sang d'un innocent qui l'avait surpis par hasard en flagrant délit, il fut incarcéré par l'évêque Robert de Strasbourg. de la maison palatine, de tout temps ennemi de la famille du chevalier. Le prélat fit faire su la voie publique une enquête juridique circonstanciée de toutes les honteuses folies du coupable ; puis, Richard ayant tout avoué, il lui accorda son pardon soi-disant en considération de sa promesse de se retirer dans un couvent, mais en réalité, parce qu'il obtint du chevalier la cession de deux villages.

 

Cependant celui-ci, au lieu de se faire moine, crut par un mariage s'accoutumer à une vie régulière, ou cacher son désordre, et, au scandale d'un grand nombre de gens, il épousa une riche héritière : Conrad Bock, chevalier, ami de son père, lui donna sa fille.... Elle s'éloigna de lui, emportant tous ses biens ; sa famille, puissante et nombreuse et la défaveur publique ne permirent pas au chevalier de se montrer à Strasbourg. Il pouvait se présenter avec plus d'assurance devant le pape Sixte, et, chose importante, il avait en sa faveur à la cour impériale la forme du droit et le paiement exact des épices ; pape et empereur ordonnèrent donc aux strasbourgeois de lui livrer sa femme et la dot. Mais leurs ordres n'étaient pas appliqués. Richard réclama en conséquence la protection de Berne, mais pour une cause privée ce fut en vain ; il eur plus de succès à Zurich.

 

Il gagna le peuple par la fréquentation des églises, les nobles par la splendeur de sa maison et de sa table. Il es difficile de croire que la vérité ait échappé aux regards pénétrants et à l'expérience de Waldmann ; mais peut-être était-il bien aise d'attirer à Zurich cette opulence ; il fit amitié avec Richard...

 

Les choses en vinrent au point que les Zurichois voulurent venger par la force l'affront d'un déni de justice. Ils permirent que le chevalier s'emparât dans une auberge de Zurich des gentilshommes alsaciens qui se rendaient à Einsiedlen...La querelle s'envenima ; Zurich déclara la guerre à Strasbourg...Le stetmeister strasbourgeois de Kageneck, l'ammeister Schott et d'autres parcoururent tous les Cantons, non sans argent, à ce qu'on assure...

 

Dès lors on vit en Richard un homme qui chechait les intrigues et les brouilleries ; beaucoup de récits relatifs à sa passion firent naître des doutes, excitèrent l'attention ; on désira se débarrasser de sa cause. Waldmann se tint à l'écart.

 

On observa les allures, les regards, la riche livrée du beau jeune homme qui le servait ; diverses accusations furent faites , à la fin, sur de nombreux indices, en considération des troubles causés par lui à la ville, les maîtres suprêmes, après avoir tenu conseil, le firent arrêter inopinément avec son valet et appliquer à la torture...

 

Richard et son serviteur furent condamnés en 1482 au feu...Son cruel supplice fut abrégé au moyen d'un sac de poudre attaché à son corps..."

 

Dans Histoire de la Confédération Suisse : Jean de Muller : tome 8 : 1840. 

Reproduction : Chronik der Burgunderkriege : Diebold Schilling.

 

La reddition du Loewenstein

"...A l'époque où s'accomplit l'évènement que nous allons raconter, le château a deux copropriétaires par portions égales : Hans d'Albe et Hennel ou Hennelin Streiff de Landenberg, dont l'origine et les antécédents nous sont complètement inconnus....

 

La tradition et les chroniques nous disent que ce château était devenu un repaire de brigands, qui n'auraient vécu que du pillage des environs. Selon nos documents, ces actes de pillage auraient été limités aux possessions des seigneurs de Lichtenberg, et auraient provoqué des représailles de la part de ces puissants voisin et dynastes. Il est vrai, qu'en examinant la liste des défenseurs du château qui, après avoir rendu le manoir, signent l'acte de réconciliation, nous sommes autorisés à y voir une réunion d'aventuriers nobles et roturiers, appartenant aux deux rives du Rhin...

 

La puissance du seigneur était insuffisante pour réprimer ces excès, protégés par un fort construit sur un rocher et difficile à entamer. Les grandes villes seules disposaient à cette époque des moyens d'attaque, notamment de l'argent nécessaire pour entrenir un corps capable de faire un siège....

 

Jean de lichtenberg avait conclu un traité avec la ville de Strasbourg ; en 1383 il avait prêté le serment d'être fidèle à la ville..."il est devenu notre concitoyen, comme d'autres seigneurs et nobles" disent les chroniques de la ville.

 

En 1386, le seigneur Jean de Lichtenberg s'adressa au magistrat pour le faire intervenir dans le conflit élevé entre lui et les deux maîtres du Loewenstein. La ville leurs écrivit immédiatement de déposer les armes et les somma de se rendre dans un conférence. L'un et l'autre refusèrent d'obtempérer....Ces actes d'insoumission forcèrent la ville de prendre des mesures plus efficaces ; un des quatre consuls, Jean Bock, fut envoyé devant le Loewenstein, ayant sous son commandement trente lances et un corps de troupes à pied avec les moyens nécessaires pour attaquer la forteresse....

 

...à la fin de la quatrième semaine de siège, les mineurs s'étaient logés sous les murs qui menaçaient de tomber, ainsi que le rocher formant leur soubassement et le 19 juin les assiégés signèrent leur capitulation.

 

Cependant les deux chevaliers, auteurs de la guerre, et éloignés du château au moment de sa reddition, n'avaient pas adhéré à cet acte de conciliation... Ils reprirent leur ancienne manière de vivre en pillant les voisins et les voyageurs. Cette fois ils avaient choisi  pour leur repaire le château de Mothern, Nieder-Motherbourg, dans le village de Niedermodern...

 

La ville de Strasbourg se chargea encore une fois de punir ces brigands. Elle envoya en secret les hommes d'armes qu'elle avait à sa solde à Pfaffenhoffen ; la nuit ils se rendirent à Niedermodern et escaladèrent le fort. Streiff et Jean d'Albe tombèrent entre leurs mains. Les soldats les emmenèrent à Strasbourg où ils furent décapités..."

 

Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace : André Jung : 1857.

 

 

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