Le Freundstein par Goldbach

Willer-sur-Thur - Goldbach - Col Amic - Ruine du Freundstein - FA du Freundstein - Camp Turenne - Rocher d'Ostein - Witseel - Willer-sur-Thur

Description de la randonnée
Départ 

A proximité du camping de Willer-sur-Thur

Propriétés 

Distance : 15 km

Dénivelé :  700 m 

Restauration : Ferme Auberge du Freundstein

03 89 82 31 63

Carte IGN : 3620 ET

Remarques 

Une longue montée régulière en forêt nous

conduit à la ruine du Freundstein.

 

Belles vues sur le Thannerhubel, Gsang et

Belacker ainsi que sur la vallée de Thann

et le massif du Grand Ballon.

A proximité du camping, un sentier (triangle bleu) nous mène à Goldbach en passant par le lieu-dit le Moulin.

 

A Goldbach, suivre le sentier (rouge blanc rouge puis triangle rouge) jusqu'au col Amic.

 

Prendre le sentier (rectangle rouge et rectangle rouge blanc rouge) jusqu'à la ruine du

Freundstein et à la FA du Freundstein.

 

Se diriger ensuite vers la chapelle du Freundstein, le camp Turenne, le rocher d'Ostein et le camping de Willer-sur-Thur (rectangle rouge blanc rouge). 

Le Freunstein par Goldbach.kmz
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La légende du Freundstein

"...

Un Géroldseck devint éperdument amoureux d'une Waldner de Freundstein qui ne répondit pas à ses voeux ; elle aimait un page de son père, un enfant de la souche de Ribeaupierre, mais repoussé par sa famille à cause de la naissance illégitime de sa mère. Le sire de Waldner permit à sa fille de refuser le sire de Géroldseck, mais il ne lui eut jamais permis d'épouser ce page. Géroldseck furieux, se couvrant de sa pesante armure, se met à la tête de ses guerriers et vient mettre le siège devant Freundstein.

 

- Je l'obtiendrai, dit-il, par la force et la terreur. L'attaque fut terrible et soutenue, la résistance ne fut pas moins opiniâtre mais inutile. On enfonça les portes, l'ennemi resta maître du champ de bataille et refoula la garnison dans ses derniers retranchements.

Le sire Waldner alla alors trouver sa fille.

 

- Veux-tu tomber entre ses mains ? lui dit-il, en montrant l'ennemi qui s'emparait de la dernière enceinte.

- Plutôt mourir, mon père !

- Tu préfères la mort, dis-tu, ma fille ?

- Cent fois et mille fois, mon père.

- Eh bien ! mets ton voile de fiancée, viens avec moi, et montre tout ce que sait être une Waldner.

En ce moment suprême, la jeune héroïne pensa à celui qu'elle aimait, à l'impossibilité d'unir jamais son sort à celui d'un enfant déshérité et méconnu.

- Vous avez raison, mon père, soyons jusqu'à la fin dignes de nos ancêtres.

 

Devinant ce que méditait le vieux sire, belle de son émotion autant que de sa beauté, elle le suivit sans hésiter. Le temps pressait, un moment de plus, et ils tombaient entre les mains du vainqueur ; le page tenait le cheval du vieux chevalier ; la jeune vierge en l'apercevant lui tendit la main et lui dit :

- Je vais mourir pour rester digne de notre amour impossible sur la terre, nous nous rejoindrons là-haut ; et elle s'élança en croupe de son père.

- Je vous suis, madame ; le sire mon maître ne marche jamais sans son page.

 

Waldner ne l'entendit pas sans doute ; ses regards et son attention se portaient sur  ses chevaliers et ses hommes d'armes dont le nombre diminuait à chaque instant, et sur la porte que l'ennemi allait franchir : il pousse en avant son cheval de bataille et, arrivé sur le sommet de son dernier retranchement, il jette les yeux en arrière au moment où Geroldseck arrivait triomphant.

- Donne-moi la fille, Waldner, s'écriait-il.

- La voilà, lui répond le père qui, n'écoutant que la voix de l'honneur et du désespoir, s'élance en piquant des deux et tombe mort ainsi que sa fille au milieu des assiégeants. Quelle vue pour Géroldseck ! Le vertige le saisit, il abandonne ses rênes et suit dans sa chute celle qu'il vient de perdre ; leurs corps fracassés sont étendus l'un près de l'autre. C'est ainsi qu'il a conquis celle qu'il aime.

 

Le pauvre page n'était point arrivé jusque-là, un carreau d'arbalète l'avait abattu derrière le cheval de son seigneur, il précéda au ciel sa dame adorée.

..."

 

Mémoires de la baronne d'Oberkirch publiés par le comte Léonce de Montbrison 1869.

 

"...L'ancienne forteresse d'Ollwiller fut rasée en 1752 par Dagobert de Waldner, et à sa place fut élevé le magnifique château actuel*. Dans une des vastes salles de cette villa princière se trouve figuré le drame lugubre qui s'accomplit à une époque inconnue au manoir du Freundstein : un Waldner, ne voulant pas céder sa fille à un sire de Geroldseck, se précipita avec elle dans l'abîme que surplombe ce château du côté de Goldbach au moment où le prétendant amoureux forçait la poterne..."

 

*NB : ce château a été détruit pendant la guerre de 1914-1918 ; la propriété a été rachetée par M. Gros, industriel de Wesserling et en 2021 par la famille Mack exploitant Europapark.

 

Statistique monumentale du canton de Soultz : Ch. Knoll : Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alace 1860.

La baronne d'Oberkirch

"... l'important est de savoir que la baronne d'Oberkirch, née de Waldner, de vieille noblesse alsacienne, fut admise, dès sa plus tendre enfance, dans l'intimité de la petite cour des ducs de Wurtemberg-Montbéliard ; qu'elle y devint la compagne et l'amie de la princesse Dorothée de Wurtemberg, qui fut plus tard, sous le nom de Marie Foedorowna, grande-duchesse, puis impératrice de Russie, femme de l'infortuné Paul 1er, et mère des deux empereurs Alexandre et Nicolas ;

 

et que cette vive amitié, à laquelle s'ajouta plus tard celle de la duchesse de Bourbon, mère du duc d'Enghien, le martyr de Vincennes, amena la baronne à Paris, à Versailles, à Trianon, lui donna ses grandes et ses petites entrées auprès de notre famille royale, et la plaça dans une situation merveilleusement favorable à ce rôle d'observatrice à la fois respectueuse et clairvoyante, impartiale et attentive, que nous retrouvons à chaque page de ses Mémoires.

..."

Causeries Littéraires - Armand de Pontmartin 1854

Portrait : Baronne d'Oberkirch Musée Bucheneck à Soultz.

 

"Elle était de la maison de Waldner-Freundstein et de cette province d'Alsace où les femmes, fleurs de deux frontières, ont les parfums de deux pays. Pour notre compte, nous avons toujours aimé les femmes d'Alsace, cette race croisée de sang français et d'éther allemand, qui paraît froide parce qu'elle est pure et pour qui l'adorable mot de Nicole : - "La femme ressemble à la vigne : elle s'appuie et elle enivre" - est plus vrai qu'ailleurs.

 

Cette baronne d'Oberkirch, cette moitié d'Allemande, a dans l'esprit et le caractère, les fraicheurs, les limpidités, les clartés adoucies, le reflets blonds de la famille des sereines Marguerites, aux bandeaux d'or ; mais, moitié de française aussi, elle a la candeur sans niaiserie, l'élégance sans morbidesse, et, il faut bien le dire, la netteté sans poésie de la femme du monde qui ne rêve jamais."

 

Les Oeuvres et les Hommes, mémoires historiques et littéraires : Barbey d'Aurevilly : 1809.

La fondation du prieuré de Goldbach

"Un prêtre du nom de Bernher eu l'idée de créer, sur des terres appartenant à l'abbaye de Murbach, un couvent des Augustins à l'image de Manegold de Lautenbach qui fonda le couvent de Marbach.

 

Marbach était devenue à cette époque la maison mère de plusieurs fondations de ce type. C'est ainsi que fut créée Undenstorff en 1111 dans le diocèse de Frisingen en Bavière, Backnang en 1116 dans le Wurtemberg, Interlaken en 1130 dans le diocèse de Lausanne et ainsi de suite jusqu'à ce que Marbach soit à la tête de près de 300 fondations*.

 

La première querelle des investitures avait ouvert les yeux de bon nombre de croyants qui aspiraient maintenant à vivre selon l'esprit de Manegold. La règle de Marbach qui avait été rédigée par Manegold lui-même ou par son successeur Gerung était sévère et interdisait notamment la possession de tout bien personnel, prônait le silence et l'obligation de prière même de nuit...

 

L'abbé Bertolf vint en aide à Bernher pour l'établissement d'un asile destiné aux âmes tourmentées qui avaient besoin de réconfort. Mais il était convenu que l’œuvre de Manegold inspirée par l'esprit clunisien de Murbach trouve ici son expression.

 

C'est à Ostein, lors d'une rencontre entre l'abbé de Murbach et Bernher, que la donation du lieu-dit Eichberg fut entérinée. Comme les revenus de cette donation ne semblaient pas suffisants, les localités des alentours de Guebwiller, à la demande de Bernher, s'engagèrent à faire de don de dix fois plus, en provenance des biens communs, à la condition que la fondation reste sous l'autorité de l'abbaye...

 

L'acte de fondation est daté de 1135. "

 

* Ce nombre paraît sans doute exagéré au dire de Grandidier.

 

D'après Die Abtei Murbach im Elsass : André Gatrio 1895

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