Murbach

Murbach - Col de Wolfsgrube - Col de Judenhut - Glashütte - Col de Judenhut - Murbach

Description de la randonnée
Départ Murbach près de Guebwiller.

Propriétés 

 

Distance : 13,5 km

Dénivelé : 800 m

Restauration : Ferme Auberge de la

Glashütte

(03 89 76 64 06).

Carte IGN : 3719 OT

Remarques 

L'occasion de découvrir ce lieu de

recueillement chargé d'histoire qu'est

le site de l'abbaye de Murbach

ainsi que la forêt environnante.

 

Prendre le sentier (triangle bleu) qui monte à la chapelle et serpente ensuite en direction du Hohrupf.

Rejoindre le col de Wolfsgrube puis le Lieserwasen (rectangle rouge blanc rouge)

Monter au col de Judenhut (croix bleue) et rejoindre la Glashütte par le Stolperpfad (triangle bleu).

Retourner au col de Judenhut par le Stolperpfad, passer au-dessus de Langmatt et rejoindre Murbach par le Belchenthal (chevalet rouge).

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Le rayonnement de l'abbaye de Murbach

"... L'abbaye de Murbach a été très tôt le ferment d'un réveil intellectuel dans la vallée du Rhin. Elle est issue d'une colonie de moines, ermites ou missionnaires, que Pirmin, l'abbé chassé de la Reichenau, avait rassemblé in vivario peregrinorum in heremi vasta quae Vosagus appelatur, à la demande d'Eberhard, petit-fils d'Adalric, duc d'Alsace. Le fait se place vers l'an 726.

 

Deux années plus tard, le 12 mai 728, l'évêque de Strasbourg, Wideguerne, accorde aux religieux le droit d'élire librement leur abbé; le 12 juillet de la même année, Childéric IV lui octroie l'immunité. Charlemagne se dira pastor Murbacensis et y placera Agilmar comme prévôt.

 

Dès lors, l'abbaye de Murbach connaîtra un rayonnement spirituel, économique et politique d'une intensité telle que durant cinq siècles les plus sombres moments de l'histoire ne purent l'altérer.

 

Au XIIe siècle, ses bâtisseurs ont érigé une abbatiale qui demeure, en dépit de ses mutilations, l'un des monuments les plus impressionnants de l'Alsace romane.

 

La vie intellectuelle s'y est épanouie extraordinairement. Alcuin, qui l'a visitée en 780 à l'occasion d'un voyage qu'il fit à Rome dans la suite d'Aelbert, archevêque d'York, vante l'excellence de son école. Quant à la bibliothèque, deux catalogues du IXe siècle apportent le témoignage d'une ouverture d'esprit qui pourra étonner. Ces catalogues, connus grâce à une transcription du xve siècle, le Registrum établi vers 840-850, et le Breviarium librorum Isghteri abbatis, l'énumération des livres réunis par l'abbé Isker, vers 870, nous donnent un état des manuscrits, soigneusement analysés.

..."

 

Les manuscrits de la bibliothèque municipale de Colmar : Schmitt 2010.

 

"...L'abbaye de Murbach possédait anciennement la ville de Lucerne en Suisse et beaucoup de villages du canton de Schwitz. Elle dépendait du diocèse de Bâle ; devenue une abbaye noble et opulente, elle fut une partie puissante et distinguée du corps germanique. 

 

Son abbé obtint le titre de prince de l'Empire, et fut avec ceux de Fulda, de Kempten et de Wissembourg, un des quatre qui avaient voix  et séance particulière au-dessus de tous les abbés d'Allemagne.

 

Le bénédictins non réformés qui l'habitaient, devaient faire preuve de seize quartiers de noblesse pour y être admis, ayant été sécularisée et changée en un chapitre de chanoines nobles, par une bulle du Pape Clément XIII, du 11 août 1764.

 

Depuis la réunion de l'Alsace à la France, le roi nommait l'abbé sur trois candidats que les religieux lui présentaient ; sa prélature s'étendait sur l'abbaye de Lure, dans le diocèse de Besançon.

 

Lors de la bulle de Clément XII, l'abbaye de Murbach fut transféré par permission du roi à Guebwiller ..."

 

Reproduction : Murbach au début du 18ième siècle dans Die Abtei Murbach im Elsass de André Gatrio. 

Histoire généalogique des maisons souveraines d'Europe : Nicolas Viton de Saint-Allais : 1811.

 

Saint Pirmin et le choix du site de Murbach

"Saint Pirmin s'arrêta d'abord à l'entrée du Florival, au lieu où s'élève tranquille et solitaire du milieu de ses côteaux le riant village de Bergholtz-Zell. La retraite n'était pas assez profonde, le bruit pas assez éloigné. Les moines quittèrent bientôt ce premier asile en lui laissant un nom qui est venu jusqu'à nous et des souvenirs qui se sont perdus à travers les siècles. Ils s'enfoncèrent dans la vallée.

 

On montre aux pieds de la colline qui porte Bühl et son église, un ilot peu étendu. Il paraît avoir été environné d'un marais qui devint un étang : l'étang s'appela Vivarius Pregrinorum, le Vivier ou l'Etang des Etrangers, des Pélerins. C'est sur cet ilôt que Saint Pirmin fit sa seconde halte avec ses moines missionnaires. On y éleva quelques cellules qui servirent de refuge temporaire : c'étaient, si les traditions des moines d'Irlande ou d'Ecosse ont été suivies, des claies d'osier ou de roseaux soutenues par des pieux allongés ; pauvres huttes que nous saluons avec admiration !

 

Il y a le coup d'oeil du génie ; il y avait au temps des moines le coup d'oeil du fondateur. Nos lecteurs, par un beau jour d'été ou d'automne, ont suivi les replis sinueux du vallon de Murbach ; à mesure qu'ils avancaient, ils ont éprouvé les impressions d'un site  enchanteur ; une douce et indéfinissable mélancolie est entrée dans leur âme. Ils sont arrivés à l'endroit où la pente s'élève, où le vallon est sur le point de se fermer ; ils se sont arrêtés devant une ancienne porte en ruine, ils ont prié dans le sanctuaire, ils ont rêvé peut-être au coin du cimetière du hameau établi sur les débris de l'église conventuelle. Puis, ils ont gravi une élévation bien connue des pélerins : la chapelle Notre Dame de Lorette y est perchée avec une grâce charmante. De cette hauteur on domine le vallon.

 

Nous y fûmes vers l'heure du soir où l'âme s'épanche facilement : tout était tranquille et comme recueilli ; les vieilles tours montaient dans le silence ; nos regards plongeaient dans les profondeurs du ravin et notre pensée dans les souvenirs du passé, nos genoux voulaient ployer : ah ! là est le lieu de la prière ! Saint Pirmin le comprit il y a onze siècles.

...."

 

Revue catholique de l'Alsace tome 9 1867 : Murbach : L. Winterer.

La photo : la statue de Saint Pirmin.

 

Les princes-abbés de Murbach

"... C'est à un prince-abbé de Murbach, Berthold de Steinbronn, que Guebwiller et Wattwiller doivent la construction de leurs enceintes fortifiées, élevées à l'époque des troubles et d'anarchie qui précéda l'avènement de l'empereur Rodolphe de Habsbourg. Il construisit dans le même but les châteaux de Friedberg dans la vallée de Saint Amarin ; de Hirtzenstein, au-dessus de Wattwiller et de Hohrupf*, destinés tous trois à protéger l'abbaye elle-même. C'est également lui qui défit et amena prisonnier au Château de Hugstein, le comte Raynaud de Montbéliard qui avait tenté des incursions dans les terres de l'abbaye. Son successeur, l'abbé comte de Falkenstein, céda à l'archiduc Albert la lointaine propriété de Lucerne et obtint en échange la seigneurie d'Issenheim et 2000 marks d'argent. En 1560, le prince-abbé Rodolphe de Stoerenbourg obtint du pape l'investiture de l'abbaye de Lure avec les mines de Plancher, et de l'empereur Charles Quint, le droit de battre monnaie.

 

Puis dans cette glorieuse liste, moines et guerriers tout à la fois, nous relevons les noms de Thierry de Raitenau, qui quitta l'abbaye pour monter sur le siège archiépiscopal de Saltzbourg ; du cardinal André d'Autriche, neveu de l'empereur Maximilien II ; ceux des archiducs Leopold et Léopold-Guillaume, qui furent tous deux évêques de Strasbourg. Viennent ensuite, après la guerre de Trente ans, l'abbé Colomban d'Andlau ; les deux princes-évêques de Furstemberg ; Eberhardt de Loewenstein, le fondateur de la verrerie de Wildenstein et du château de Wesserling ; Céleste de Béroldingen et le cardinal Armand de Rohan auquel succéda enfin le prince-abbé Dom Léger de Rathsamhausen. C'est sous son épiscopat, j'allais dire sous son règne, que l'abbaye transféra son siège à Guebwiller, en 1759...."

 

* à proximité de Murbach ; parmi les châteaux dépendants directement ou indirectement de Murbach, outre les châteaux cités ci-dessus, il convient d'ajouter Hugstein, Husenbourg, Herrenfluh, Burgstall, Neuenbourg, Hungerstein, Angreat, Freundstein, et dans la vallée de la Thur : Stoerenbourg et Wildenstein

 

Murbach, son histoire et ses environs : Revue d'Alsace 1897 : G. Durrwell.

Armoiries : Stoer von Stoerenburg : histoire et traditions de Mitzach.

   A Guebwiller en 1789

"Dans la nuit du 14 au 15 juillet 1789, le duc de la Rochefoucauld-Liancourt fit réveiller Louis XVI pour lui annoncer la prise de la Bastille. "C'est donc une révolte, dit le roi.-Sire, répondit le duc, c'est une révolution."

.................................

A Guebwiller, le 31 juillet, cinq cent paysans, sujets de l'abbaye de Murbach, fondent sur  le palais de l'abbé et sur la maison des chanoines. Buffet, coffres, lits, fenêtres, miroirs, encadrements, jusqu'aux tuiles du toit et juqu'aux gonds des croisées, tout est haché ; "sur les beaux parquets des appartements, on allume des feux et on y brûle la bibliothèque et les titres". Le superbe carrosse de l'abbé est rompu de façon à ce que pas une roue ne demeure entière. "Le vin est répandu dans les caves ; un tonneau de 1600 mesures en laisse échapper la moitié ; l'argenterie et le linge sont emportés."

 

H. Taine Les origines de la France contemporaine 1902.

Blason de l'abbaye de Murbach.

 

"La conservation des précieuses archives du chapitre de Murbach, qui constituent aujourd'hui un des plus riches documents de notre histoire locale, doit être attribuée à la présence d'esprit des chanoines de Rentner et de Gohr. Chassés de Guebwiller à la suite des troubles du 25 juillet 1789, ils firent charger tous les titres de l'abbaye dans vingt deux caisses qu'ils emmenèrent avec eux. A Dessenheim, les voitures qui les portaient furent attaqués par une bande d'insurgés, mais promptement dégagées grâce à l'intervention du commandant de Rocque, et d'un détachement de volontaires qu'il commandait. Ces documents restèrent chez de Rocque, à Neuf Brisach, jusqu'en avril 1790 époque à laquelle Metzger, un des directeurs du Département, les transféra aux archives de Colmar."

 

Murbach, son histoire et ses environs : Revue d'Alsace 1897 : G. Durrwell.

Les armoiries de Murbach : d'argent au lévrier rampant de sable, lampassé du même, colleté et bouclé du champ.

 

Le confesseur et le pénitent

" ...La façade est du choeur principal comporte deux rangées de fenêtres, de grandes fenêtres, en bas, surmontées de plus petites. Au-dessus, le mur est orné d'une rangée de demi colonnes reliées entre elles par une frise d'arcs en plain cintre. Ces colonnes, dont certaines sont traitées différemment, reposent sur des socles singuliers qui prennent parfois la forme de têtes.

 

Sur le chevet on remarque un décor arcaturé et au milieu, une ouverture. De part et d'autre de celle-ci nous trouvons la représentation d'un chevalier à confesse.

 

Sur le dos du chevalier on aperçoit une bête surmontée d'un démon qui sert une corde autour du cou du pénitent. Assis à côté du chevalier se trouve un moine.

 

A droite, on voit l'homme purifié par la confession et le moine qui porte l'innocence enfermée dans un récipient. Suivant d'autres interprétations ce serait Melchisedech portant son calice..."

 

Traduction libre de Murbach und Lautenbach : P. Stinzy et Ch. Haaby : 1957.

Reproduction : le confesseur et le pénitent.

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