Autour du Mont Sainte-Odile

Mont Sainte Odile - Saegmuehlmaettel - Birkenfels - Mont Sainte Odile - Maennelstein - Schafstein - Grotte des Druides - Mont Sainte Odile

Description de la randonnée
Départ

Mont Sainte-Odile

Propriétés 

Distance : 12 km

Dénivelé :  320 m

Restauration : Restaurant du Mont

Sainte-Odile

Carte IGN : 3716 OT

Remarques

Impossible d'échapper à la magie qui se

dégage de ces vieilles pierres et au mystère

qui entoure ce lieu de pèlerinage, le plus

célèbre d'Alsace.

 

La promenade se déroule en forêt

et permet aussi de découvrir le château

du Birkenfels.

Descendre du Mont par le sentier (triangle bleu) et longer la Grossmatt pour rejoindre le lieu-dit Saegmuehlmaettel.

 

Par le sentier circulaire jaune grimper aux ruines du Brikenfels.

 

Rejoindre la route D426 par le sentier coix bleue, traverser la route et suivre le GR (rectangle rouge) qui mène à la chapelle des Roches et au Mont.

 

Par le sentier (chevalet jaune) rejoindre le mur païen, le Maennelstein, le Schafstein, le lieu où s'est déroulé l'accident de l'A320 du 20 avril 1992 et la Grotte des Druides en faisant le tour de la Bloss.

 

Rejoindre le GR5 (rectangle rouge) pour revenir au Mont.

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Le duc d'Alsace et sa fille : la fondation de Hohenbourg

"...  A l'angle formé par les deux ailes de ce cloître, qui seules existent encore, une stèle encastrée dans le mur présente trois bas-reliefs infiniment remarquables par leur âge et leur sujet.

 

Le groupe du duc Attic et de sa fille Odile est le premier qui s'offre aux regards : d'un travail grossier, mais certes plus intéressants pour l'historien et pour l'archéologue que les plus élégantes sculptures modernes, il représente le duc d'Alsace donnant par l'oblation du livre d'investiture de Hohenbourg à Sainte Odile.

 

Le duc est assis de face sur un siège dont l'extrémité des bras rappelle par sa forme les chaises curules  de l'antiquité romaine. Il porte la robe longue rayée horizontalement, et par-dessus la chlamide  ou une sorte d'aube ou dalmatique  ouverte sur les côtés ; son bras est serré par une manche étroite du même dessin que la robe, à raies horizontales, à moins que ces raies n'indiquent les filets ou réseaux d'une manche à mailles de fer. Il est surtout caractérisé par les longues nattes de sa chevelure, cet attribut traditionnel des chefs mérovingiens. Odile, qui est debout devant lui et reçoit le livre d'investiture, a aussi les cheveux nattés, d'où l'on a voulu conclure qu'elle n'avait pas fait de vœux monastiques.

 

Grandidier qui se fait un argument de ces nattes contre Mabillon, partisan de la profession monastique et bénédictine de Sainte Odile, y voit une preuve de plus de l'existence des chanoinesses dès le septième siècle, chanoinesses cloîtrées, il est vrai, ou sancti moniales. C'est aussi l'opinion de Schoepflin qui rappelle que depuis le concile de Leptines, en 743, les nonnes devaient au contraire avoir les cheveux rasés... "

 

Sainte Odile et le Heidenmauer : Louis Levrault : 1855.

Photo du bas-relief représentant le duc et de sa fille à l'entrée du couvent.

 

Le Birkenfels et les fortins protecteurs du Mont Sainte-Odile

" A l'ouest de Sainte-Odile, dans la profondeur des forêts, se cache toute une série de castels (le Dreystein, le Hagelschloss, le Birkenfels, le Falkenschloss), qu'on dirait élevés sous le patronage ou avec l'assentiment de l'abbesse de Hohenbourg, comme pour former autour de son enceinte une série de fortins protecteurs.

 

Les châteaux des Dreystein offrent, dans ce groupe forestier, le plus d'intérêt. D'après l'étymologie de leur nom, ils devraient être assis sur trois rocs isolés ; mais ce ne sont que deux corps de bâtiments, placés sur deux tertres contigus ; puis, en examinant de près l'une de ces agglomérations de ruines, on découvre deux châteaux distincts, ou deux corps d'habitation sur le même rocher, ayant deux entrées distinctes, mais dont le mur mitoyen enclave une tour ronde, aynt une seule entrée ancienne.

 

Les détails d'architecture de ces châteaux accusent, d'après Schwieghoeuser, le XIIème siècle ou le commencement du XIVème.

 

Le Birkenfels est un petit château sur un mamelon isolé, avec une tour pentagonale, une porte d'entrée à ogive du XIVème siècle et des baies en arc de cercle avec jours rectangulaires, à meneaux de la Renaissance.

 

Le Hagelschloss consiste en deux châteaux très ruinés, avec des murs jusqu'à ras le sol ; l'unconserve quelques détails d'arcades cintrées."

 

Les châteaux de Sainte-Odile : congrès historique archéologique de France à Strasbourg : 1860.

 

A propos du Birkenfels 

 

" … Cette intéressante ruine forme un quadrilatère de 15 m de long sur 7 de large, renfermant un corps de logis et une étroite cour. Sa façade principale est percée de quelques fenêtres datant de la fin du treizième siècle ; une porte ogivale appartient au quatorzième. Une tour pentagonale d'une grande hauteur et très bien conservée occupe l'angle sud-est du château ; on n'y voit aucune ouverture, mais il y existe dans l'épaisseur du mur un étroit réduit qui a dû servir de cachot.

 

L'origine du Birkenfels remonte, comme celle du Kagenfels, à la fin du treizième siècle. Il fut bâti sur le territoire de la ville d'Obernai par le chevalier Bourcard Beger, feudataire comme Albert de Kagen, de l'évêque de Strasbourg, et la possession lui en fut confirmée par une charte de 1289. Le château resta aux mains de ses successeurs jusqu'à l'extinction de la famille qui arriva en 1532 par l'assassinat de Mathias Beger, tué dans son château de Geispolsheim par Frédéric Bock de Blaesheim. Depuis cette époque jusqu'à la Révolution il a appartenu aux Jocham de Mundolsheim ; aujourd'hui il fait partie du domaine forestier d'Obernai..."

 

Le Mont Sainte-Odile : Aimé Reinhard 1888.

Photo : le Birkenfels.

 

Sainte-Odile à l'encan

La première soumission (adjudication du 7 mars 1791, district de Benfeld) échappa au chanoine du fait de l’attitude de son agent (ancien contre-maître du chapitre de St. Pierre le Jeune) qui lui, avait été «acheté», pour quelques centaines de francs, par un soumissionnaire également intéressé par le premier lot comprenant la maison de ferme et l’hôtellerie, prairies, champs et forêts. L’acquéreur était le sieur Meinrad BRUDER boucher et maire de MUTZIG au prix de 14100 livres.

Toutefois le chanoine avait fait différer la vente des bâtiments à destination religieuse.

 

Ce n’est que le 27 mai 1796 (après sa sortie de prison, le 25 avril 1795, vu son refus de prêter serment) qu’il put soumissionner le couvent avec l’église et les chapelles, ainsi que les jardins et la grande cour plantée de tilleuls. Le prix était de 3.195 livres. Son premier souci fut d’aller sur la montagne afin de se rendre compte de l’état des lieux. Pour ce faire, et en passant par Ottrott, il emmena le maire de la commune et deux autres personnes pour les accompagner.

Les bâtiments étaient dans un état lamentable : tout avait été dévasté par les révolutionnaires («bandes de jacobins»): plus de portes, plus de fenêtres, plus de planchers ni tableaux. Les autels avaient également été renversés, les ex-voto et les peintures avaient été brûlés au milieu de l’église.

 

Arrivés dans la chapelle où reposaient les ossements de la sainte, ils constatèrent que la tombe avait été enfoncée!!!………Alors qu’ils scrutaient l’intérieur du sarcophage à travers une ouverture, qui n’était pas plus grande qu’une tête d’enfant, ils purent constater avec joie et soulagement la présence des ossements parfaitement alignés!!!

Le tenancier de l’auberge et sa femme soutenèrent que les pilleurs ayant également examiné le sarcophage en vue d’y trouver de l’or, de l’argent et de pierres précieuses, furent si éblouis qu’ils n’y trouvèrent rien !

 

De peur que l’endroit ne fusse à nouveau exposé à la rage des «athées» le chanoine décida de mettre en lieu sûr les saints ossements. Il fit agrandir l’ouverture du sarcophage pour permettre au fils de l’aubergiste (l’enfant avait 5 ans) d’y pénétrer et de sortir les ossements. Ces derniers furent enveloppés dans une toile de lin et posés dans une caisse fermée par trois scellés. Cette dernière fut confiée à deux hommes sûrs afin d’ être entreposée dans une église ou quelqu’autre endroit tenu secret.

 

Ce fut dans la sacristie d’OTTROTT-le-Haut que fut déposé le précieux colis, le 24 avril 1795. Un procès-verbal en date du 4 mai 1795 en témoigne. Craignant que la sacristie d’une église à peu près abandonnée ne fusse pas un endroit assez sûr, les reliques furent finalement cachées dans une maison particulière, à savoir chez le tailleur de pierres Mr. Joseph ROSER.

 

Alors que les troubles de la Révolution s’estompaient et qu’un prêtre était à nouveau installé par le chanoine, les reliques de Sainte-Odile retrouvèrent leur emplacement dans le sarcophage restauré.

Un Te Deum accompagna la cérémonie de l’inhumation le 6 octobre 1800.

 

Le procès-verbal rédigé par le chanoine et signé par 23 témoins fait foi de cet événement.

Le préambule de ce procès-verbal comporte une information très louable en soi mais qui prête à confusion si l’on fait état du contrat de vente du 19 nov. 1798 (donc antérieur au 6 oct. 1800) par lequel il avait cédé le domaine à son neveu Michel LAQUIANTE pour 40.000 Fr.

 

En effet, il y exprime sa volonté en stipulant que le Mont Ste Odile, avec ses dépendances, devait être restitué à l’Eglise et demande à ses héritiers d’opérer cette restitution…..

Il en résulte que cette restitution n’a  jamais pu avoir lieu!!!

 

Quoiqu’il en soit le chanoine ordonna les travaux nécessaires pour la restauration de l’ensemble des bâtiments. Une équipe d’une quinzaine d’ouvriers s’afféra à reconstruire tout ce qui avait été dévasté. Par ailleurs, le chanoine avait engagea une cinquantaine de charretiers pour le transport du matériel et des meubles en tout genre afin d’équiper les bâtiments.

 

Mais cette réhabilitation n’était pas du goût des révolutionnaires qui la nuit tombée encombrèrent le chemin de la montagne par des pierres ou même de gros rochers …….de sorte qu’il fallu trois jours aux ouvriers engagés pour libérer l’accès du chemin à l’aide de cordes, treuils et leviers………….

 

Par la suite, en 1828, la veuve de Michel LAQUIANTE* (suite au partage de ses biens entre ses enfants) attribua à son fils Arthur LAQUIANTE, le couvent avec toutes ses dépendances.

Ce dernier le revendit …….et la montagne connut par la suite plusieurs autres propriétaires…

C’est en 1853 que, Mgr. RAESS alors évêque de Strasbourg, fit l’acquisition du domaine au nom et pour le compte du diocèse au prix de 40.000 francs.

 

*Michel Laquiante est le fils de Charlotte Rumpler, sœur du chanoine.

Textes tirés de la biographie de François-Louis Rumpler : Familien und historische Forschung : Christiane et Jean-Paul Jacob.

Reproduction : François Louis Rumpler de Rohrbach : Österreichische Nationalbibliothek.

 

Lettre du roi de Prusse à un chanoine facétieux

"...pour faire connaître le caractère de ce chanoine avocat dont la vie fut pleine d'agitations et d'originalité, il nous suffira de citer une lettre que lui écrivait de Berlin, sous la date du 21 août 1786, le roi de Prusse, Frédéric Guillaume, qui venait de remplacer sur le trône son oncle Frédéric-le-Grand. Ce prince lui disait :

 

"Monsieur Rumpler de Rohrbach, votre lettre et votre livre d'un mort vivant, adressés au roi Frédéric second, mon oncle, l'ont trouvé réellement mort, à leur arrivée ici. Néanmoins j'ai jugé à propos de vous faire réponse, afin de vous éviter une seconde métamorphose. Votre livre écrit en jeux de mots, m'a laissé entrevoir combien il est facile, avec de l'esprit, de se tourmenter et d'être tourmenté. Je souhaite que votre résurrection vous procure toutes les douceurs que les bons chrétiens se promettent de goûter dans l'autre vie. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde."

Signé Frédéric Guillaume. 

 

Biographie du Parlement de Metz : Emmanuel Michel : 1853.

Portrait : Frédéric Guillaume II : Anton Graff 1792.

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Christine (vendredi, 23 octobre 2015 10:18)

    Merci pour ce beau site bien documenté, ces superbes photos et ces belles marches.

    Juste une petite rectification : l'accident de l'A32O, c'était le 2O janvier 1992.

  • #2

    Bruno (vendredi, 23 octobre 2015 16:26)

    Merci pour la rectification.

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